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Thibault Jeanroy

KINDS OF KINDNESS-COMMENT LANTHIMOS REND AUSSI PERPLEXE

Emma Stone est pour la troisième fois làtête d'un film de Yorgos Lanthimos


On l'ignore pour vous, mais à Lumière on l'attendait ce nouveau film de Yorgos Lanthimos.


Après l'excellente réception de Pauvres Créatures en début d'année

(et le second sacre aux Oscars de Emma Stone ), on s'attendait à une nouvelle proposition folle .

Verdict ?


TOUJOURS PLUS ETRANGE


Que serait un film de Yorgos Lanthimos qu'on ne jugerait pas étrange, ou dont on aurait pas tout saisi en sortant de la salle ? Il est déjà certain que Kinds Of Kindness est une nouvelle proposition de cinéma qui n'est comparable à aucune autre. Les idées qui s'y trouvent, comment elles y sont agencées et comment elles prennent formes, relèvent d'un haut seuil de bizarrerie (mais là n'est pas un reproche attention)


Rien que sur la première histoire racontée (rappelons qu'il y en a trois), les tenants et les aboutissements ont de quoi laissés le spectateur de côté .

Une histoire qui tient sur des mystères, et des relations ambigus(chez Lanthimos c'est plutôt habituel).

Le réalisateur poursuit son cinéma à la fois assez dérangeant et grotesque avec un rapport à l'amour, au sexe et au cœur toujours plus froid et frontale .


On constate d'ailleurs qu'il a fait de Emma Stone sa muse, et l'actrice doublement oscarisée semble parfaitement correspondre aux visions de son metteur en scène. C'est une nouvelle fois elle qui trouble l'atmosphère dans la globalité du film, dans la deuxième histoire surtout. Stone ne cesse de surprendre les spectateurs avec des personnages toujours plus complexes, froids, et avide de certains besoins . La deuxième histoire la montre dans une position presque similaire au personnage de Bella Baxter .De toute façon on sais quels thématiques sont chères à l'auteur désormais, et surtout comment il aime les retravailler à chaque fois .


TOUJOURS A LA RECHERCHE DU RENOUVEAU


On connait aussi Yorgos Lanthimos pour son besoin de se renouveler, et de faire des choses complètement différentes, tout en travaillant toujours sur son rapport aux différents types de sentiments avec une frontalité déconcertante . Lanthimos transforme ses acteurs en des personnages froids, grossiers, à l'air absents, et c'est de cette manière qu'il a transformé Emma Stone en une diablesse détraquée où encore Jesse Plemons en un amant troublé et troublant dans les deux premières histoires.

Parce que oui Kinds Of Kindness est aussi troublant que déconcertant. Ses dialogues gras, ses idées sordides, ses personnages détraqués où énigmatiques qu'on cherche à cerner sans y parvenir.

On c'est habitué à l'absence de pudeur chez Lanthimos, depuis Mise à Mort Du Cerf Sacrée enfaite .

Pas de surprise ici donc de voir la vulgarité dominé.

Les personnages de Yorgos Lanthimos sont souvent des êtres qui s'apparentent plus à des créatures venues d'ailleurs, dans Pauvres Créatures il affirmait cette volonté d'insérer ce type de personnage dans la société . Chose qu'on voyait déjà plus ou moins dans La Favorite et The Lobster, et cela prend définitivement sens ici


Quand aux trois histoires en elles-mêmes, elles sont étrangement fascinantes, sur les 2h45 pas une seule minute ne laisse place à l'ennui, et d'ailleurs la façon qu'il a de distinguer ses trois scénarios sans forcément y placer un fil conducteur rend son film d'autant plus intriguant et son casting encore plus fort . Du renouveau à chaque segment . Comme si Lanthimos avait réalisé trois nouveaux films en un. Ce concept en lui-même est ingénieux. On aurait presque envie qu'il aille plus loin avec ces histoires.

On y verrait même une volonté cachée de la part du réalisateur de faire connexion entre tous ses films d'une manière très subtil .


FILM HYBRIDE MAIS GENEREUX


On parlait de créatures ? On pourrais-donc qualifié Kinds Of Kindness de film hybride, tout est dans le titre finalement .Un film qui empreinte à toutes sortes de langages et de formes différentes pour former un ensemble OVNI . Un OVNI très généreux qu'on aurait aimé explorer encore plus.

Pour ce qui est des deux premières histoires en tout cas, la troisième et dernière manque de saveur et d'intérêt et conclut avec lenteur cette trilogie faite d'ambiguïté, de faux semblants et d'hypocrisie.

Mais chaque idée exploitée est intéressante à sa façon et comment chaque thème est réutilisé au cours de ces trois sketches, c'est finalement là ou le long-métrage est le plus technique .

Et c'est pour ça qu'on aime ce cinéma complètement décalé qui se plait à rester presque abstrait en évitant de nous donner toutes les clés à chaque fois .

Une nouvelle intrigue éclot mais il manque sa racine pour que nous puissions tout comprendre .


On attribue donc le titre de la deuxième proposition de cinéma la plus intéressante de l'année à Kinds Of Kindness . Sans ce genre de cinéma, le spectateur aurait de quoi s'ennuyer, grâce à Yorgos Lanthimos il peut trouver de quoi sortir de sa zone de confort dans un univers encore en construction mais aux formes bien généreuses peuplé par des êtres hors du commun qu'on ne parvient même plus à identifier. Jesse Plemons n'a pas volé son Prix d'interprétation masculine au dernier Festival de Cannes ça non; en revanche on aurait aimé voir plus de Margaret Qualley dont le talent reste en surface et Hunter Shafer qu'on aurait été intéressé de voir, sur l'ensemble .


Un film qui propose énormément et se distingue par son niveau d'étrangeté.

Mais indéniablement voilà la sortie à ne pas louper .


Voir la bande annonce




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