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Bird- Critique d'un drame social fantaisiste

Photo du rédacteur: Thibault JeanroyThibault Jeanroy
Nikiya Adams et Barry Keogan dans Bird
Nikiya Adams et Barry Keogan dans Bird

Le premier coup de grâce de 2025 ? Avec Andrea Arnold


Parmi les premières notes de cinéma qui étaient à considérer au début de l'année, Bird .

Le nouveau film de d'Andrea Arnold ( Fish Tank, American Honey tous les deux prix du Jury à Cannes en 2009 et 2016 ), cette autrice qui aime faire émerger des films à partir d'une idée, d'une image, d'une sensation et dépeint joliment la misère sociale dans la banlieue britannique.


Bird est au premier regard la continuité de Red Road (également prix du Jury en 2006) et Fish Tank, dans lequel les personnages errent sans réelles passions , se perdent dans les rues, vagabondent à longueur de temps. Mais c'est pour ensuite aller vers un conte presque fantastique complètement décalé qui dérobe notre autrice de ses véritables idées et intentions.


Sasha Lane sublime jeune adulte en quête d'émancipation dans American Honey
Sasha Lane sublime jeune adulte en quête d'émancipation dans American Honey

À l'instar de American Honey où la jeunesse est livrée à elle-même, libre de ses mouvements, libre d'arpenter l'Amérique, dans Bird, la jeune Bailey est considérablement renfermée sur elle-même. Elle trouve le divertissement uniquement dans les images qu'elle filme et projette sur son mur. La plupart du temps Bailey creuse un peu plus sa solitude, sa famille est quasiment absente pour elle alors que justement elle affronte la puberté.


C'est précisément à ce moment-là, quand le désespoir prend une forme omniprésente, qu'une rencontre providentielle a lieu.


Du drame social au drame fantastique, les véritables intentions d'une autrice qui filme un autre monde


Arnold amorce alors une transition du drame social réaliste désespéré, comme on peut le voir aussi chez Ken Loach, au drame fantastique qui ne barbouille pas pour autant le désespoir qui s'échappe de Bailey et de l'environnement dans lequel elle évolue, un environnement bancal, inconfortable qui ne permet guère de trouver l'épanouissement.

Cependant, dans tout cela, le mystère prend place et donne l'occasion à notre jeune héroïne ( solidement interprétée par la jeune Nikiya Adams) de donner un certain sens à sa jeune vie.


Bird se place alors comme une étrange histoire fantastique (qui rappelle à certains moments Le Règne Animal de Thomas Cailley chez nous) dans laquelle le mystérieux personnage de Bird est à la recherche de son père.

C'est à ce moment-là que l'intrigue s'élance véritablement, en faisant se rencontrer deux individus qui s'échappent dans leur monde, à la recherche de leurs racines.

C'est là qu'Andrea Arnold fait naître son univers, à l'image de Bird qui se révèle peu à peu comme un être hors du commun avec des caractéristiques qui font la différence.


Entre les lignes anodines se cachent des images qu'on n'avait pas encore vues.

Une vision éclairée et libérée d'un monde qui n'a rien de drôle. C'est ce qui fait de Bird une histoire singulière, touchante qui s'émancipe du misérabilisme redondant et déjà trop filmé.

Comme dans American Honey et Fish Tank, Andrea Arnold libère ses héroïnes de la réalité, pour leur permettre d'observer un monde meilleur juste pour eux.

Une vision qu'on vous encourage à découvrir, évidemment.


Toujours disponible en salles



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