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Killers of the blooder fool - Eddington

  • Tom Belarbi
  • 16 juil.
  • 12 min de lecture

écrit par Tom Belarbi--Jean


Au vu de l’attente qu’il suscite à chaque nouvelle réalisation, et l’effervescence public lors de la première de son dernier film à Cannes, je pense qu’on peut dire qu’Ari Aster fait désormais partit des noms importants du cinéma américain contemporain. Et pour cause, il est l’une des figures du renouvellement de cedit cinéma, faisant partit des pionniers de l’elevated horror, en total contre-courant des œuvres de genre de série B et d’exploitation (type Blumhouse), dans des démarches plus radicales et personnelles. Après les deux grandes réussites qu’étaient Hérédité et Midsommar, aujourd’hui ancrés dans la pop culture, Beau is afraid aura largement rebattu les cartes tant cette odyssée surréaliste, entre absurde imprévisible et film d’épouvante à tendance paranoïaque, d’une durée qui plus est de 3 heures, dénotait autant de la filmo du metteur en scène, qu’il en est une pierre angulaire. Plus que jamais avec ce film, Aster déboussolait, jouait avec le spectateur, et n’hésitais pas à le perdre, à ne pas le prendre par la main, mais au contraire, à l’amener dans des directions esthétiques inattendues, pour certains, pour le pire, mais d’après moi, pour le meilleur. Dans sa démarche résolument radicale, il ajoute de la provocation, déjà plutôt présente dans Beau is afraid, mais ici carrément au centre d’Eddington, délaissant un peu plus l’horreur pour une farce noire, à la fois parodie extrême des Etats-Unis que satire sur la pandémie de Covid-19, avec derrière tout ça, une atmosphère rappelant sans mal, le western, le thriller conspirationniste, la comédie politique, et malgré tout, le cinéma d’horreur. Je n’en dirai pas plus, car il s’agit indéniablement d’une œuvre qui mérite d’être découverte en sachant le moins possible, mais il est clair ce cette 4e mouture pour le cinéaste américain relève autant de la suite logique que du renouveau, en atteste le retour de Joaquin Phoenix au casting, mais aussi l’arrivée de nouveaux venus, pourtant star largement montantes du cinéma ricain, en les personnes de Pedro Pascal, Emma Stone ou même Austin Butler.



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Retour en arrière, il y a 5 ans, lors de la « PIRE ANNÉE DE TOUS LES TEMPS » dixit le Time, alors que la pandémie fait rage, le shérif d’Eddington, petite ville du nouveau Mexique suivant scrupuleusement les règles de protection au virus, interprété par Joaquin Phoenix, il va prendre à part le maire, joué lui par Pedro Pascal histoire d’arrêter ce bordel. Mais que nenni, les deux hommes restent sur leur position, et pour barrer la route à son désormais concurrent, le dénommé Joe va décider de se présenter comme nouveau maire afin de rétablir l’ordre, la vérité et le calme aussi si possible. A partir de là, un sinistre et décapant manège va se mettre en place, entre arrivée progressive de certains éléments Historiques, personnages plus ou moins louches, ou des confrontations de plus en plus tendues de notre duo, qui va clairement aller loin, très loin, jusqu’à un point de non retour qui risque d’en prendre de court plus d’un. La formule de l’appât est utilisée à son paroxysme, mettre devant le spectateur pendant plus d’une heure une atmosphère plus ou moins légère, jamais loin de la déconne, dans un esprit parodique parfois très franc, avant de dévier vers des recoins beaucoup plus sombres, une violence thématique et visuelle incarnant une véritable emphase des thèmes du film. Eddington est donc imprévisible, à la fois dans le développement de son scénario que dans le ton qu’Ari Aster développe tout au long du film. S’il existe une bascule particulièrement énervée, laissant place à une progressive spirale infernale qui va de mal en pi, le metteur en scène garde tout le long de son film cette fluidité de genres aussi prenante qu’un poil décevante. En fait, je trouve que la première moitié manque d’harmonie à ce niveau, de la même limpidité et efficacité qu’un Beau is afraid, si l’intention reste perceptible, le résultat me marque moins, et me paraît assez programmatique. On sent qu’Aster veut dénoncer, les dérives de son pays, la bêtise humaine, le complot lié au covid, et j’en passe, mais cette dite dénonciation supplante le plaisir de ce qui ressemble en fin de compte plus à une relecture de South Park en moins bien dosée, car l’efficacité de la série de Trey Parker et Matt Stone, au-delà de son goût similaire pour l’indécence, était sa brieveté. Le film a cependant l’énorme avantage de bénéficier d’acteurs, toujours sur le fil, mais qui incarnent parfaitement leurs personnages, assurent leur caractérisation plus ou moins grossière et s’en contentent. C’est d’autant plus vrai avec Pedro Pascal, acteur sympathique mais trop souvent catalogué au gentil monsieur tolérant, ce qu’il joue dans Eddington, mais à un niveau plus grossié, faisant de lui une marionnette, avec laquelle joue le metteur en scène pour incarner une parabole de la société Américaine ; quitte à contaminer, dans la manipulation, les spectateurs. En fin de compte, Eddington ressemble à bien y regarder un peu trop à un brouillon, un film manquant de finissions dans son écriture, et qui finit par englober une demi-tonne de sujets au développement souvent un peu hasardeux ; et ce n’est que lorsque le film se délèste de certains thèmes, bien que prometteurs, qu’il finit par trouver une voie moins bordélique, bien plus jouissive, mais pas pour autant en reste sur le plan cinématographique.


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La première grosse confrontation, maintes fois reprises dans les photos et promo d’Eddington incarne un peu selon moi, l’intérêt mais aussi la problématique que pose ce ton, en constante évolution. Un dialogue vif et haletant, qui plus que d’amorcer la rivalité du duo, met en scène les diverses pressions subies par les personnages et aussi, les thèmes que traite Ari Aster autour de son contexte Historique, celui d’une pandémie mondiale qui a divisé presque chaque ville et état de la Terre. Sauf que ces derniers sont amenés avec la subtilité d’un tractopelle, d’une manière très écrite, comme pour une liste de course. A force de cocher des cases, Ari Aster finit un peu par malheureusement perdre l’intérêt de ses scènes, leur impact comique ou d’effroi, car si l’humour noir coule à flot, et qu’il est parfois source d’un rire bien plus jaune que franc, ce dernier peine trop souvent à complètement se déployer, pour la simple et bonne raison qu’il se retrouve trop souvent désamorcé au profit du discours d’Aster. D’une part, ça donne au film un côté « cringe », de source sûre assumé, tant le malaise est l’une des composante principale dans la filmographie du metteur en scène, mais ce dernier est plus ambiguë, pas tant d’un point de vue moral mais tonal, ce qui a pu plusieurs fois, me laisser un peu en dehors de certaines scènes au potentiel pourtant remarquable ; comme lors d’une première manifestation dans la ville, au potentiel exceptionnel, mais au résultat plus en demi-teinte des faits de ce manque de dosage. Le problème majeur de tout ça, c’est la surabondance de thèmes et autres sujets qui finissent tous par plus ou moins se cannibaliser, l’envie de réaliser une œuvre semi-chorale, monde sur un sujet aussi vaste, est clairement un parti pris respectable, mais il fait partit de ces œuvres qui aurait mérité d’être soit, circoncises et plus efficaces, ou au contraire, d’avantage développées et denses, ce qui m’aurait sans doute laissé aussi moins frustré tout en rendant justice à la vision du réalisateur sur son sujet. Le personnage d’Austin Butler, et à fors-suri d’Emma Stone, en payent les pots cassés, si leur amorce et arrivée interroge et intrigue, très vite ils passent au second plan, si ce n’est, par ne plus du tout exister du tout, en emportant avec eux leur présence thématique. Le long-métrage se recentre petit à petit plus sur son shérif, et sa véritable descente aux enfers. Malgré un épilogue démentiellement ironique et méchant, et que tout le scénario s’étant qui suivait devenait bien plus prenant et lisible, il y a tout de même un arrière-goût selon moi un peu amer en bouche, sans doute car c’est la partie la plus « Aster » du lot. Entre les poupées très « vallée dérangeante » que confectionne Emma Stone, le statut de gourou que s’octroie Austin Butler, et la corrélation entre sectarisation et paranoïa, déjà un peu présente dans Hérédité et surtout Beau is Afraid, tous ces éléments donnent l’impression d’un coup d’épée dans l’eau qui ne discrédite pas plus le personnage de Phoenix que d’autres événements, le faisant juste définitivement passer pour un raté. Le film fait énormément de promesses qu’il peine par ce biais, à développer au-delà d’une scène introductive, marquante sur le coup, mais plus évasive petit à petit, n’arrivant pas à être retenu, uniquement vue. On sent néanmoins, qu’Ari Aster ne souhaite pas rester ainsi dans sa zone de confort, qu’il prend des risques et ose se planter, ne pas chercher ce qui lui semblerait évidemment avec son univers, mais à aller dénicher de nouveaux horizons esthétiques, toujours liés à ses univers de cinéma de genre, mais d’une manière plus singulière. Quelque chose qui reste clairement au profit du film, en 5 ans, c’est sûrement l’œuvre la plus ambitieuse, originale et malgré tout aboutie a s’être emparé du sujet du Covid, non sans maladresses, mais avec une incarnation et ambition particulièrement poussée, qui montre un vrai travail de maturation pour un projet aussi casse-gueule. Si la plupart des œuvres surfant sur l’actualité du sujet, ont choisit un dispositif narratif éculé (le famoso huis-clos socialo-comico-dramatique) (on t’as pas oublié Danny Boon, promis), Ari Aster a lui au contraire, utilisé ce contexte si « anti-cinématographique », comme une source de cinéma avec un grand C. Du cinéma ample, inattendu et ne se refusant pas grand-chose, pour capter ce que quasi tout le monde à survolé, malgré des dérapages et fausses pistes, le spectacle lui, reste malgré tout total et monte crescendo, jusqu’à atteindre un joli sommet d’intensité particulièrement cruel, rendant justice à l’esprit impitoyable qui anime Eddington.



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Eddington est donc aussi clivant que provocateur, en cherchant à s’approprier un maximum sujets (souvent encore aujourd’hui chaud bouillant), Aster se permet beaucoup de choses, il tire sur tout le monde, en extrapolant jusqu’au malsain, des comportements et parallèles à notre réel, qui peuvent autant sonner comme de la complaisance que de l’indécence. Pourtant derrière le « tous pourris », il y a un propos bien moins facile qui se met en place, remettant notamment en exergue LE genre Hollywoodien par excellence, le western. Sur-codifié et même suranné, les clichés du genre, formels comme de fond, ont encore le bon dos, ce n’est pas Kevin Costner qui me donnera tort, mais ici, ils sont remixés et réinventés. La figure de l’indien, est la seule traitée avec la dignité qui est la sienne dans un tel bazar, sûrement aussi car les personnages les incarnant, ne sont pas d’Eddington (la ville), donc pas contaminé par ce microcosme en ébullition, à deux doigts du pétage de câble qu’on a tous plus ou moins ressenti lors de la pandémie, bien que ce soit ici à un niveau absolument indécent. On montre leur destin, de constante victime et paria d’une société ne se souciant que de leur exploitation, autant pour le projet solidgoldmagikarp (vous n’êtes pas prêt…) que comme pare-balle, et en cela, Eddington est un vrai pied de nez au genre, en contournant les raccourcis et poncifs, pour une incursion contemporaine d’un peuple, ayant plus à exprimer qu’une simple rivalité avec l’homme blanc. Une caractérisation aussi plus développée avec l’un des associés de Joe, force de l’ordre afro-américaine, dont le dilemme moral autour de son rôle physique comme symbolique, sert aussi à montrer avec un peu plus de subtilité, les conséquences de cet engrenage sur les habitants. De même, Ari Aster s’empare d’énormément d’attendus liés au Western, à commencer par la petite ville coincée en plein désert, un peu coupée du monde, avec sa grande main street (souvent vide), son bar (en place et lieu du saloon) et son poste de police, mais tous ces éléments sont modernisés, mis dans un contexte contemporain (le notre) en mettant toujours en scène, comme énormément de vieux western, un événement Historique, ici la pandémie de Covid. Là où le Western est un choix de genre particulièrement judicieux, c’est dans ce qu’Ari Aster en retient : des confrontations musclées, des hommages remixés dans une sauce moins sage, des grands symboles de la politique américaine et autre soft power, etc. Tous ces éléments sont repris et remodeler pour aller avec un esprit satirique, détournant ces codes avec tantôt, une forme d’évidence, parfois de brio. Notamment dans la manière qu’a Aster de gérer la tension, point fondamentale de ce genre de film, sans pour autant tomber dans le bêtement spectaculaire, mais avec une montée en tension servant avant tout à incarner le total dérapage que prend le récit, comme la récolte de ce que les personnages ont semé tout le long du film. Cela permet ainsi, par ce geste final, de mettre en exergue la mentalité de plus en plus excessive des Etats-Unis, dont la mise en scène du soft power s’élargit à l’outrance du pays dont la finalité résulte en l’auto-destruction. Sans vous dire où Eddington vous emmène, ce serait vous mentir que de vous faire espérer une « happy end », et c’est en soit justement ce qui rend le film si mémorable, puisque malgré son caractère proprement cathartique et son apothéose finale, le long-métrage n’oublie jamais la douleur qui anime les maux de l’Amérique contemporaine, qui transparaît dans chaque personnage.


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A ce niveau, sa mise en scène se resserre, cherche moins le spectaculaire et la sophistication d’un Beau is afraid, mais une forme de terre à terre qui reste pourtant vraiment efficace. Le metteur en scène Américain faisant particulièrement attention aux détails, développant par l’image, les subtilités de son récit, où chaque mouvement de caméra, chaque élément a sa place, et malgré un niveau de plus en plus absurde de grand guignol, l’exploit du film est de toujours garder son récit dans une forme de vraisemblance qui peut vite prendre aux tripes. Les personnages sont de tels bouffons, que le réal ne fait qu’incarner à l’image le niveau de leur connerie, sans oublier en prime de casser l’image reluisante des Etats Unis. Ce, sans cette-fois l’extrapoler par les dialogues, mais en tendant de l’autre main, un miroir au spectateur, qui pourrait légitimement trouver Eddington trop conscient de lui-même, mais qui de fil en aiguille, développe un niveau de jubilation voire d’audace qui tient autant d’une démarche radicale que perspicace. En parlant de mise en scène justement, on pourrait croire avec tout ça, qu’Eddington est dans ses genres entre le gloubi-boulga et intentions hétérogènes, cependant, une facette de son cinéma, qu’on pourrait croire absent, resurgit par la mise en scène, d’une manière particulièrement singulière et en adéquation avec son récit : et c’est l’horreur. Le cinéma d’horreur a été au centre d’Hérédité et Midsommar, mais semblait commencer à délaisser Beau is afraid, plus lugubre que particulièrement terrifiant, et avec tout ça, on pourrait croire qu’Eddington est un western boosté aux hormones, plus intellectuel et satirique que la norme, mais sinon sans réel lien avec le cinéma de genre, et que neni. Il n’y a pas de jumpscare, de monstres difformes, de violence macabre ou autre atmosphère anxiogène, et pourtant il y a tout ça. La violence sèche de certaines cassures scénaristiques et de ton font plus grimper l’adrénaline que n’importe quel bruit strident made in Jason Blum, les personnages, certes à deux doigts de la parodie, vont tellement loin dans leurs démarches et avec un tel niveau de folie qu’ils apparaissent comme des monstres réels, la violence particulièrement graphique auquel s’essaye à plusieurs reprises le film, vient donner un côté vraiment glauque à la plupart des séquences du genre, et tout ça, apporte au film, plus il avance, un sentiment d’étau, qui se ressert sur les personnages comme le spectateur. Le long-métrage met certes au début mal à l’aise, et avec la maladresse d’avant tout chercher à garnir son fond, mais lorsque Ari Aster lâche vraiment les chiens, il octroie à son œuvre un véritable sentiment de suffocation, aussi palpitante à voir que viscérale à vivre. Et tout en restant centré sur son fond, l’horreur d’Eddington intervient aussi dans une des composante fondamentale du film : les écrans, et le numérique en général. Le long-métrage ne fait pas que montrer un personnage plongeant petit à petit dans la paranoïa par le biais de complotisme (voir d’autres facteurs que je vous laisserai découvrir), il met le spectateur face aux facteurs de ce symptôme, en mettant les écrans au premier plan, comme n’importe quel écran du film, en large, en vertical, en plus resserré, en image de presse, en vidéo de réseau social, en scrolling, et surtout, comme image inséré dans un plan. Plusieurs fois l’utilisation d’une caméra, par le biais d’un portable, n’est pas que suggérée, mais surtout mise en scène, faisant partit intégrante, voire, comme élément principale de la scène. Le regard des personnages sur eux-même change dès lors, et est explicitement mis en avant par Aster, n’hésitant pas à utiliser ce procédé pour incarner, l’hypocrisie de son protagoniste (comme lors d’un long-discours en plan séquence, dans un restaurant à moitié vide, pour relancer sa campagne) ou tout simplement le sentiment qu’il a d’être observé, qui atteint son pic d’anxiété dans le dernier tiers. Tout ça, sans compter le sentiment d’oppression face à l’avalanche d’informations que le film déploie, ici je ne parlerai pas de thèmes, mais des pics, des perches tendues vers des sujets souvent liés au complotisme, qui emmagasinées, participent à créer un climat anxiogène, et par conséquent, horrifique, car tenant en haleine le spectateur, mais surtout, car appliqué à un point tel qu’il ne peut qu’effrayer ; non pas de voir un monstre dévorer un personnage, mais le numérique déformer la vision du monde.




Eddington est un film particulièrement dense qui pourrait laisser de nombreux spectateurs sur le carreau, ses fragilités sont légions, et pourraient être facilement exacerbées en fonction des spectateurs, mais je vous souhaite personnellement de vous prendre au jeu. Bien que le film manque clairement d’équilibre, il reste d’une générosité hors du commun, qui explose dans un bouquet final mettant en exergue les talents d’Aster en cinéma brut de décoffrage, mais aussi en fin de compte, comme auteur ambitieux, cherchant à traiter ses thèmes avec singularité, osant ne pas constamment prendre par la main le spectateur, mais s’assurant d’au moins le retrouver dans plusieurs coups d’éclats aussi jubilatoires que glaçants. Puis, cela saute aux yeux quand on voit la différence entre ce film et le reste de sa filmo, mais pour la 4e fois, Ari Aster a su se renouveler, et proposer un nouvel univers qui enrichit toujours plus son cinéma.


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