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Thibault Jeanroy

LE COMTE DE MONTE CRISTO- LE PLUS GRAND DU CINÉMA FRANÇAIS - CRITIQUE

Pierre Niney est Edmond Dantes dans l'adaptation du "Comte de Monte Cristo"


Les lumières se rallument, toute la salle se lève pour saluer cette immense réussite qu'est l'adaptation du "Comte de Monte-Cristo " par les auteurs Mathieu Delaporte et Alexandre De La Patellière (scénariste et réalisateur de Le Prénom). Porté par Pierre Niney, ces trois heures de long-métrage adapté du roman éponyme d'Alexandre Dumas (en collaboration avec Auguste Maquet), se déroulent sur une vingtaine d'années.


Edmond Dantes revient des océans et retrouve sa compagne Mercedes (Anais Demoustier), venant d'être nommé capitaine il a enfin la possibilité d'épouser sa promise. Cependant, leur mariage est interrompu par un mandat d'arrêt visant Edmond. On le dit conspirateur pour Napoléon Bonaparte, Alors qu'il plaide sa défense auprès du procureur Gerard De Villefort (Laurent Lafitte), son "ami"

Fernand (Bastien Bouillon), le trahit et contribue à son emprisonnement. C'est le début d'une longue captivité pour Edmond qui trouvera malgré tout le moyen de refaire surface pour préparer sa vengeance.


AVANT CELA…


Avant que cette nouvelle version ne voie le jour, pas moins d'une vingtaine de films ont tenté de porter du mieux que possible l'histoire d'Edmond Dantes au cinéma.

La dernière en date remonte à 22 ans, avec La Vengeance de Monte Cristo réalisée par Kevin Reynolds avec Jim Caviezel dans le rôle principal.

La plus notable d'entre elles reste la version de 1961 réalisée par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan en Edmond.


Guy Pearce et Dagmara Dominczyk dans "La Vengeance de Monte Cristo"


UNE ADAPTATION MAGISTRAL


On ne pourrait pas avoir d'avis plus directs et clairs, c'est ce que le cinéma français peut proposer de plus ambitieux et de plus riches ! La dernière fois que nous sommes ressortis d'une salle aussi bluffée, c'était pour l'adaptation des Illusions Perdues de Balzac, de Xavier Giannoli.

Histoires complètement différentes, mais la richesse des mots, la beauté des décors, et la montée de l'histoire nous en avait fait perdre nos mots. Et justement nous retrouvons cela ici, des dialogues d'exceptions, une trame aussi prenante que dans un bon polar, aussi bien ficelé qu'un film Hitchcock, un film qui nous ravit d'être français et d'aimer le cinéma français.


Rien que les premiers instants où nous sommes en plein milieu de l'océan avec un bateau enflammé, démontrent toute l'ambition et l'investissement mis dans ce projet. Et pas que dans l'ouverture bien sûr, la réalisation et un bon nombre de panoramas sentant l'envergure solide.

Pas une faute de rythme toute l'histoire d'Edmond Dantes est retranscrite sans faiblesse, bien au contraire, plus nous avançons, plus elle devient la plus palpitante des aventures jamais portées.

Nous y voyons la chute d'un jeune marin, puis sa renaissance en grande pompe.

Ou comment comté la plus grande histoire de vengeance de la littérature.


QUAND LE CINÉMA FRANÇAIS ADAPTE


C'est toujours effrayant de s'aventurer vers des adaptations littéraires françaises, mais c'est aussi courageux pour nos producteurs et réalisateurs de s'engager dans un tel projet.

Dernièrement, les deux volumes des Trois Mousquetaires, par Martin Bourboulon

(déjà produit par Pathé), n'inspiraient pas la plus grande confiance. Et pourtant on retrouve notre duo Delaporte et De La Patellière au scénario de ces deux volets!

On reconnaît que d'Artagnan était une bonne mise en bouche, mais la deuxième partie Milady ne pourra que tomber dans l'oubli.

Mais pour ce qui est du Comte de Monte Cristo, l'approche est digne, la structure est claire et permet de tout raconter en 3 h sans que le spectateur décroche un seul instant.

Le côté théâtral a aussi toute sa place.


On aurais d'ailleurs du mal à définir ce qui était le plus passionnant à suivre.

Toute le segment ou il est prisonnier, ou toute la partie de son arc qui consiste à suivre sa vengeance soigneusement orchestrée .

Dans un cas comme dans l'autre c'est un récit captivant qui comporte toute l'habilité et la façon de faire du cinéma français pour transporté des fresques comme celles-ci à l'écran .

Une fresque qui rejoint la liste des meilleures adaptions littéraires avec Les Misérables de Robert Hossein, Germinal de Claude Berri, ou encore les exceptionnels Jean De Florette et Manon des Sources également de Claude Berri. Toutes différentes mais toutes inoubliables .

Elles ont d'ailleurs toutes un point commun, elles parlent de familles, de trahisons, et ou de vengeances . Il faut croire qu'il y a un certain talent chez nos scénaristes pour adapter ce genre d'histoires.


ON PEUT ÊTRE FIÈRE DU CINÉMA FRANÇAIS


Le film de Delaporte et De La Patellière est une belle promesse pour l'avenir du cinéma français, qui nous surprend un peu plus à chaque fois qu'il est à la tête d'une production qui peut rivaliser avec celles d'Hollywood.


Comme le dit Pierre Niney quand il est sur les plateaux télévisés, oui on a de la chance d'avoir un panel exceptionnel, et comme lui on pense qu'on la plus belle industrie de cinéma au monde.

Niney qu'on ne reconnaît plus derrière le masque de Monte Cristo, une prestation théâtralisée, élégante et précise (comme la plupart de ses partenaires à l'écran d'ailleurs).

Une incarnation sublime sur plusieurs décennies. On peut aussi mettre quelques qualificatifs sur Anamaria Vartolomei elle qui se distingue aussi dans la peau de Maria Schneider dans un autre registre, fait une Haydée ravissante et bouleversante . Et pour poursuivre sur les révélations césarisés, Bastien Bouillon est un Fernand de Morcef épatant.


Le long-métrage peut se féliciter d'avoir trouvé un équilibre entre toutes les intrigues et sous intrigue, sans jamais perdre son enjeu principal de vue. Enjeux qui aboutissent à une ultime partie déchirante, grandiose et épique à l'image de toute cette aventure finalement.


Une sacrée démonstration de force qui peut pour de bon faire rivaliser le cinéma français avec les superproductions d'Hollywood, puisque de toute évidence, c'est ce à quoi Pathé travaillait depuis longtemps. Le lexique de Dumas renaît enfin de la plume d'auteurs talentueux, le super-héros se fait ressentir chez Niney, la romance éclot entre la violence et la vengeance ; quand photographie et mise en scène s'allient parfaitement pour suivre un héros tantôt heureux, puis ermite et enfin reconstruit par un fort désir. Tout est là pour que les plus belles lignes de la littérature reprennent vie.


Voir la bande annonce










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