Joseph Quinn et Lupita Nyong'o dans le prequel "Sans Un Bruit Jour 1 "
Vous vous souvenez de l'excellente surprise qu'était le premier volet Sans Un Bruit ?
Bien que cela remonte à 2018, notre mémoire nous reste fidèle, surtout quand il s'agit d'évoquer les très bons films, ceux qui nous ont fait frissonner en salle notamment. John Krasinski pourtant plus reconnu pour son talent comique, est un de ceux qui créaient la surprise cette année-là, en proposant un film d'angoisse bourré de bonnes idées, et très bien exécuté sur un plan technique
Et idem pour le second volet. Tout aussi remarquable dans la manière de développer son univers et les protagonistes qui le peuplent avec des enjeux tout aussi forts.
Et nous voilà donc avec le préquel dont la mission principale consiste à nous expliquer comment le monde est devenu silencieux. Cette fois-ci mise en scène par Michael Sarnoski (le réalisateur derrière Pig avec Nicolas Cage), le film est situé à New-York lorsque les créatures débarquent sur Terre et qu'immédiatement le chaos s'installe. Une jeune femme (Lupita Nyong'o ) va devoir ruser pour survivre accompagnée d'un jeune étudiant sensible nommé Eric (Joseph Quinn).
UNE SUITE DISPENSABLE, MAIS ….
On est bien forcé de reconnaître que Sarnoski n'est pas Krasinski, et malgré l'énergie qu'il déploie pour livrer un préquel digne de nom, ce Sans Un Bruit Jour 1 fonctionne moins bien que les opus précédents. On peut déjà commencer par évoquer les premières lignes du scénario ; il faut que notre héroïne aille acheter une pizza à Harlem "sans doute la dernière du monde ", comme elle le dit.
On évoque cette motivation sans en faire de farces, mais globalement la faiblesse du scénario peut se résumer à cela.
Bien sûr, le film a des atouts repérables et très bien trouvés, notamment toutes les scènes où les créatures rentrent dans le cadre sont excellentes, renforçant l'impression d'un film "fin du monde".
Si Krasinski choisissait de nous suggérer subtilement leur présence, Sarnoski lui les place dans une majorité de ses plans qui évoquent d'ailleurs la saga Alien où la Guerre des Mondes de Spielberg.
La scène dans les ruines du métro ou Nyong'o et Quinn sont poursuivies par une des créatures, pour ne citer que celle-là.
Ce côté apocalyptique est certainement la plus belle qualité de ce nouvel opus, mais quelques qualités ne font pas forcément un bon film, enfin dans le cas de ce préquel, un film indispensable.
Parce qu'il est temps de pointer du doigt le véritable problème, finalement que retenir de ce
"premier opus chronologique " ? Pas de véritables explications sur comment ils sont arrivés sur Terre, si ce n'est qu'ils ont débarqué à New-York à partir de météorites. C'est très faible comme point de départ de notre point de vue. Le second opus allait bien plus loin sur la façon de nuire à ces bêtes, et de les fuir. Ici pas d'idées nouvelles, pas d'enjeux plus forts, juste un travail différent et plus affiné sur l'environnement et les protagonistes.
Pour résumer, Sans Un Bruit Jour 1 est un troisième opus dont on n'avait pas besoin, les deux premiers avaient déjà tout dit et tout fait et d'une très bonne manière.
Bien sûr, il a le mérite de vouloir innover la saga avec de belles influences et un nouveau contexte.
Mais l'angoisse est très loin d'être autant au rendez-vous qu'avec les films de Krasinski .
Lui était moins explicite, quand Sarnoski fait tout exploser et place des cuts quand ça pouvait être évité.
Une expérience à vivre en 2018 et en 2020, mais quatre ans plus tard, la saga s'essouffle déjà.
Au moins c'est ce qu'on aura compris ici.
Le film est à découvrir au cinéma .
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