JURE N°2- UN NOUVEAU REGARD DE EASWTOOD SUR LA JUSTICE

Toni Colette et Nicholas Hoult se retrouvent pour Juré N°2

On ne s’y attendait pas forcément, mais le dernier Clint Eastwood est très bon! Allons même au-delà, en plus de nous faire oublier les faiblesses de ses précédents films, il retrouve son rang d'honneur. 

CLINT EASTWOOD ET LA JUSTICE

Juré n°2 est un drame humain sur la justice américaine, celle qui envoie des innocents en prison pour satisfaire son égo et retrouver son confort. Du moins c’est ce que nous en dit Eastwood ici . 

Une justice qui tranche dans le mauvais sens, ne se fiant qu’à des faits pratiquement théoriques et difficilement prouvables. 

Eastwood a toujours porté un regard péjoratif sur les hommes chargés de faire respecter la loi. Depuis Les Pleins Pouvoirs au Cas Richard Jewell en passant par l'Échange et Sully, jamais les tribunaux n’ont eu les bons rôles. Avec Juré N°2, c’est une autre histoire.

Soit le personnage de Justin Kemp se dénonce en tant que coupable involontaire et écope d’une lourde peine de prison ce qui le contraint à abandonner sa femme et l’enfant qu’il va accueillir, sois il choisit de faire emprisonner un innocent parfait suspect, mais il aura un sentiment de culpabilité pour le restant de sa vie. Quel dilemme n’est-ce pas?

SON MEILLEUR SCENARIO DEPUIS…

Dilemme cornélien qui aboutit à un drame moral et humain très oppressant, où tout peut basculer d’un moment à l’autre. Eastwood est sur un terrain qu’il maîtrise à la perfection. L’humain face à l’injustice, qui doit choisir entre vivre en paix en ayant fait éclater la vérité, ou vivre dans le mensonge.

On retient de cet ultime film, une énième démonstration de force qui retourne son scénario dans tous les sens pour nous tenir en haleine jusqu’à la dernière seconde.

Peut-on tenir 2h sur cette base? La prémisse paraissait assez mince, oui, mais après tout Hitchcock, Lumet et bien d'autres démarraient aussi à partir de pitch très simples ; et on connaît aujourd’hui l’influence qu’ils ont eue.

Juré N°2 rassemble tout ce qui fait le scelle du cinéma de Clint Eastwood. Une quête pour défendre la vérité, dénoncer les inégalités de la justice, rester intègre ou se dénoncer coupable (et inversement).

Voilà la meilleure des conclusions d'une filmographie restauratrice de la moralité et protestante contre l'injustice, qui valorise aussi les bonnes âmes qui ne cherchent que la paix dans un monde anarchique.

Si au début on ne décelait pas le potentiel du scénario, on fait fièrement notre mea culpa, c'est digne des plus grands films de procès, de la première à l'ingéniosité des dernières minutes, c'est pensé pour anéantir nos appréhensions. Un final presque aussi fort que ceux de Mystic River, L'Échange et Gran Torino (on a pris ces exemples pour leur rapport à la justice ).

Très peu distribué hélas…

C'est donc pour toutes ces raisons qu'on se désole de voir le film échouer au box-office. La faute à Warner Bros qui n'a fait aucun effort pour le distribuer avantageusement (Seuls 50 ans le diffusent sur le continent américain) et la communication fut très très faible chez nous.

Pour le bien d'un cinéma de qualité, qui présente de belles valeurs et des questionnements pertinents, voyez-le en salles. C'est un quasi parfait clap de fin pour la carrière d'une des dernières légendes du grand Hollywood.

Le film est disponible en salles depuis plus d'une semaine

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