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Chien 51-Une œuvre d'anticipation percutante portée par un casting 5 étoiles

  • Photo du rédacteur: Thibault Jeanroy
    Thibault Jeanroy
  • 22 oct.
  • 3 min de lecture
Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos dans Chien 51 de Cédric Jimenez

Cédric Jimenez orchestre d'une main de maitre une fourmillèle unmérique et ségrégationniste


En adaptant l'ouvrage Chien 51 de Laurent Gaudé, le réalisateur prodige de BAC Nord et de Novembre fait un retour percutant au cinéma.

Il trace le tableau dystopique d’un Paris où l’intelligence artificielle a développé un poids considérable, révolutionnant notamment le travail des forces de l’ordre.


Néanmoins, l’assassinat de son créateur va amener Zem et Alma, deux policiers, à mener l’enquête et à découvrir ce qui se cache vraiment au cœur de cette fourmilière numérique et ségrégationniste... Chien 51 est bien plus qu’une œuvre de science-fiction extravagante. Le tableau, aussi dystopique soit-il, est plausible, et les personnages qui se meuvent en son sein sont plutôt crédibles.


GILLES LELLOUCHE ET ADÈLE EXARCHOPOULOS, UN DUO DÉTONNANT 


Cédric Jimenez retrouve Gilles Lellouche pour cette troisième collaboration, qui fait suite à La French (2014) ainsi qu’à BAC Nord (2020). L’acteur y interprète Zem, un flic nerveux, à la fois rustre et charmeur. Néanmoins, le personnage est avant tout marqué par son héroïsme à toute épreuve. Il fait preuve d’une énergie toujours vocifératrice. Personnage marginalisé, mais toujours fidèle à ses valeurs. Il se dresse face à l’adversité, chute, et se redresse avec une persévérance à toute épreuve. Un protagoniste idéal au cœur de cette capitale apocalyptique, campé par un acteur juste et perfectionniste.


Face à lui, Adèle Exarchopoulos fait, elle aussi, une seconde fois grande impression devant la caméra de Cédric Jimenez, cinq ans après son apparition dans BAC Nord. Cette fois-ci, elle peut néanmoins davantage briller au premier plan. Elle y interprète Salia, une autre policière aux méthodes bien différentes de celles de son homologue masculin. Elle se montre en effet plus calme et réfléchie. Or, ce qui fait tout l’intérêt de ce duo, c’est la façon dont la glace se brise progressivement entre eux, révélant la fragilité des deux personnages. Certes, tous deux paraissent à prime abord aux antipodes l’un de l’autre, leur collaboration naissant dans le conflit. Néanmoins, leurs imperfections, en plus de leur conférer un réalisme et une humanité, vont finalement les rapprocher. L’évolution de la relation est certes un peu clichée, mais les deux âmes se complètent bien et sont joliment interprétées.


Il semble que les deux personnages ne soient que le reflet l’un de l’autre, les deux faces d’une même pièce jetée par le système. Maintenant, on dirait bien que cette partie de pile ou face ne laisse aucune chance à l’humanité... Alors, chantons What’s Up de 4 Non Blondes, dans l’espoir que la pièce tombe sur la tranche et qu’aucune de ses deux faces ne soit écrasée.

           Gilles Lellouche et Adèle Exarchopulos dans une partie de pile où face qui semble désespérée

Gilles Lellouche et Adèle Exarchopulos dans une partie de pile où face qui semble désespérée


UNE OEUVRE ÉMINAMENT ACTUELLE ET POLITIQUE 


Au-delà de son casting exceptionnel, Chien 51 demeure une œuvre très intéressante, non seulement de par la variété de ses thématiques, mais aussi de par la subtilité avec laquelle elle les aborde. Le film cherche à témoigner et non à imposer, ce qui rend l’œuvre plus appréciable encore. Derrière les ombres et les lumières bleues, rien ni personne n’est tout noir ou tout blanc.


L’Homme est peut-être une créature de la pire espèce, mais celle-ci est désormais dépassée par une intelligence supérieure dont il fut pourtant à l’origine. Oui, Cédric Jimenez nous offre encore une fois une œuvre éminemment actuelle et politique, qu’il met en scène d’une main de maître. En 100 minutes top chrono, il nous plonge dans une société dystopique et ségrégationniste. La ville est divisée en trois zones où l’insécurité subsiste et se propage comme un virus informatique.


Le questionnement vis-à-vis de l’intelligence artificielle est nuancé, et le réalisateur semble nous épargner les clichés et les salves de vérités absolues. Chien 51 est une œuvre complexe à voir et à revoir pour en apprécier pleinement la profondeur de sa narration et la grandeur de son esthétique.


Signé Gaspard Flory


Le film est actuellement disponible en salles


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