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Vie Privée, Planètes, Romeria, History Of Sound, Valeure Sentimentale: Cannes 2025 Jour 8

  • Tom Belarbi
  • 23 mai
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 mai

écrit par Tom Belarbi--Jean


La fatigue commence sérieusement à se faire ressentir sur la croisette, et c’est surtout au moment du réveil que le plus dur est à faire tant les bras de Morphée semblent si attirants. Quoique, voir des films l’est encore plus, donc on va encore dire merde aux 7 heures de dodo réglementaires, et repartir sur la croisette pour un autre tour !


On commence avec un rattrapage de la sélection hors-compétition particulièrement attendu, aussi car son casting vendait énormément de rêve : Jodie Foster (de retour dans un rôle français), Virginie Efira (malheureusement pas là aussi longtemps qu’escompté), Daniel Auteuil, Mathieu Amalric, Vincent Lacoste et j’en passe, pour une comédie policière sur une psychiatre enquêtant sur la mort d’une de ses patiente. Rebecca Zlotowski m’avait déchiré en deux avec Les enfants des autres, et j’avais une certaine impatience pour découvrir ce que j’espérais être son nouveau bijou… sauf que que neni. Le film n’est pas un gros ratage, mais un déception de taille, la réalisatrice ne semble jamais sûr de l’angle à adopter, du ton à choisir pour son récit, qui n’est ni palpitant, ni drôlatique ou même émouvant ; mais qui sent en revanche les bonnes charentaise et la tasse de camomille. C’est vieillot dans les enjeux, l’exécution et surtout la réalisation, assumant le kitsh dès le début, mais s’en servant plus comme un exercice de style qu’une réelle esthétique pertinente. Reste un défilé de stars n’ayant pas (tous) volé leur succès, et qui reste la chose la plus intéressante à voir devant ce long métrage abscons et particulièrement plat, tant toutes les idées narratives comme visuelles ne mènent nulle part. Quand je vois les retours sur Mission Impossible, c’est à se demander si le meilleur film en hors-compétition cette année n’est pas le film d’ouverture…


Sortie le 26 novembre




Place maintenant au film de clôture… de la semaine de la critique ! Parce que non le festival de Cannes c’est pas fini, mais comme son titre l’indique, la SDC s’achève dès aujourd’hui avec pour fêter ça, la projection du film Planètes, long-métrage d’animation de Momoko Seto. A bien des égards, le film pourra être comparé à Flow, le chef-d’oeuvre de Gints Zilbalodis, tant ces derniers partagent dans leur approche des points communs : utilisation d’une 3D à base de logiciel gratuit, film muet et odyssée à l’échelle du minuscule, tout était réuni pour retrouver sur la croisette un chef-d’oeuvre dans le genre. Malheureusement ça ne sera pas le cas, la faute à une mise en scène peinant souvent à trouver le juste milieu entre le point de vue de ses arkènes de pissenlit, et une caméra plus spectaculaire, mais faisant parfois plus national geographic qu’autre chose. En revanche, le film reste visuellement hallucinant, jouant sur un décor changeant, passant au travers de mutations et de nuées d’insectes et d’animaux d’un climat glacial à un autre aride, dans une explosion de couleurs particulièrement chatoyante. Le récit reste bien plus enfantin que Flow, dans son traitement comme son développement, mais Planètes reste de bout en bout particulièrement mignon et minimaliste, nous laissant nous attacher à ces 4 minuscules arkènes dans des moments de tension comme d’émerveillement, voir de tristesse. Tout ça à la fois et bien plus encore, comme une bande originale, et globalement, une direction artistique sonore particulièrement soignée et magistralement composée pour donner le souffle épique à certains plans dignes de Dune ou d’Interstellar.


Sortie le 11 mars 2026 (oui c’est loin)




Retour maintenant à la compétition officielle et au sacro-saint Grand théâtre lumière, pour l’arrivée inattendue mais dès lors empli de curiosité de Carla Simon, réalisatrice catalane notamment lauréate de l’Ours d’or du festival de Berlin en 2022. La metteuse en scène a toujours cherché à mettre en scène des récits familiaux plus ou moins doux-amer, et c’est rebelote avec ce Romeria, narrant le parcours d’une jeune femme à la recherche des origines de sa famille de sang, alors qu’elle est accompagnée dans ses démarches administratives par ses oncles et tantes. Clairement le rythme et la sobriété apparente de Romeria sera parfaite pour abattre les festivaliers les plus à bout de force, mais si le projet peut sembler au départ simpliste, il prend de plus en plus d’ampleur, et cache derrière sa simple quête d’identité, un portrait de famille authentique, qui se mue progressivement en fable intime aux frontières de l’onirisme.




Après ce beau coup de coeur, place à une des séance les plus attendue de la journée, History of sound d’Olivier Hermanus, avec notamment Paul Mescal en tête d’affiche, star montante qui a chamboulé le monde entier (un tant soit peu dénué d’âme) avec Aftersun et All of us strangers. L’exploit de ce film plus classique que dans le classicisme, c’est d’oblitérer le talent en matière de montées lacrymale du comédien, au profit d’un récit boursouflé sur la longueur, traitant à peine son « history of sound », ces chants régionaux, folk et part de la culture américaine, au profit d’une fresque tirant en longueur et voulant faire de même avec les larmes des spectateurs. Pour ma part, si ce n’est une mise en scène par moments glorieusement inspirée, rien ne prend, si le casting est (pas essence ici) très bon, il n’apporte aucune chaire à son histoire d’amour, ses thématiques quasiment toutes survolées, et cachant trop peu la grande envie du film d’en faire trop, tout le temps, constamment, quitte à rendre ses émotions imperméables et son thème interchangeable.




Fin de journée, toujours au Grand théâtre lumière où se seront donc succédé du beau monde, avec maintenant la venue de l’équipe de Sentimental Value, de Joachim Trier, qui renoue avec la sublime Resnate Reisnve et en supplément, Elle Fanning, Stellan Skarsgård et la révélation Inga Ibsdotter Lilleaas, qui donnent chacun les lettres de noblesse de cette comédie dramatique à la fois particulièrement drôle et sincèrement mélancolique. Clairement, Joachim Trier se veut toujours plus ambitieux dans son récit, avec le superbe Julie (en 12 chapitres), et parfois, il en vient à faire perdre en lisibilité son récit, qui ne perd pourtant jamais en intensité émotionnelle, tant le metteur en scène réussit à faire vivre et croire cette famille dysfonctionnelle, n’arrivant plus à communiquer que part l’art et pour eux même. La mise en scène de Trier, jamais visuellement exceptionnelle, rase en tout cas parfaitement la fébrilité du récit et des acteurs, la photo lumineuse est ravissante et sa manière de mettre en scène le bouillonnement intérieur au sein de cette maison apporte autant de réalisme que de poésie (parfois un peu plus morbide) au récit. Peut-être trop complexe pour son propre bien, Valeur sentimentale prouve en tout cas largement l’ambition du réalisateur danois, et marque toujours son accroche entre plaisir immédiat et réflexion et psychologie pour ses personnages.


Sortie le 20 août





Fin de journée, demain au programme : un traumatisme, Buffalo Bill, un garçon turbulent, des stars de J-pop et des rêves de cinéma.

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