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Conjuring 4 L'heure du jugement - Où quand le frisson n'est plus qu'un bonus

  • Photo du rédacteur: Thibault Jeanroy
    Thibault Jeanroy
  • 10 sept.
  • 3 min de lecture
Patrick Wilson et Vera Farmiga qui incarnent les époux Warren pour la dernière fois
Patrick Wilson et Vera Farmiga qui incarnent les époux Warren pour la dernière fois

IL FUT UN TEMPS…


… où la saga Conjuring avait le potentiel de devenir la franchise d'horreur la plus terrifiante du cinéma contemporain.

James Wan, réalisateur des franchises Saw et Insidious, mais aussi des deux premiers volets, avait lancé les aventures paranormales des Warren avec une telle maîtrise que tout laissait présager le meilleur. L’affaire était très bien partie, autant sur le plan commercial que critique et artistique. Hélas…


Vera Farmiga face à Valak dans Conjuring Le Cas Enfield
Vera Farmiga face à Valak dans Conjuring Le Cas Enfield

Comme souvent à Hollywood, un succès en appelle un autre. Conjuring : Les Dossiers Warren et sa suite Le Cas Enfield ont donné naissance à une série de dérivés, centrés respectivement sur la terrifiante nonne Valak, introduite dans le second opus, et sur la poupée maudite Annabelle, déjà aperçue à plusieurs reprises dans la salle des artefacts des Warren.


Ces spin-offs, à commencer par Annabelle, n’avaient pour la plupart que peu de qualités, si ce n’est d’offrir un divertissement superficiel, basé presque uniquement sur une avalanche de jumpscares.


LA (NON) RELÈVE DE JAMES WAN


Quoi qu’il en soit, la saga Conjuring a régressé un peu plus à chaque nouveau film. L’espoir de retrouver l’ambiance des débuts s’est définitivement éteint quand Michael Chaves, réalisateur des très oubliables La Malédiction de la Dame Blanche puis La Nonne 2, a pris la relève de Wan sur Conjuring 3.


Wan savait installer une atmosphère glaciale et rétro, donnant de véritables sueurs froides. Chaves, lui, a considérablement fait redescendre la saga d’un cran.


La Nonne 2 La Malédiction de Sainte Luce
La Nonne 2 La Malédiction de Sainte Luce

Conjuring 3 : Sous l’emprise du diable est certes moins médiocre qu’Annabelle 3, mais il reste difficile d’y trouver un réel intérêt, surtout après le climax puissant du Cas Enfield.

La « patte Wan » a disparu au profit d’une mise en scène extrêmement pauvre, d’une photographie sans relief, et d’un script dénué de véritable frisson.


L’HEURE DU JUGEMENT ?


Quand on a appris que Michael Chaves allait également s’occuper de ce quatrième et ultime opus, l’inquiétude était de mise. Pourtant, une fois en salle, les doutes se sont partiellement apaisés.


Vendu comme « l’enquête la plus effrayante » des Warren, ce dernier film justifie surtout la fin de leur parcours. Ed n’a plus la santé pour affronter des affaires aussi éprouvantes, et le couple se tourne vers son héritage. Leur fille Judy, désormais adulte, est sur le point de se marier avec un jeune homme sincère, mais au passé trouble.


En somme, ce quatrième épisode se concentre principalement sur la famille Warren et sur ce qu’ils sont devenus depuis le début. Un opus presque testamentaire, où il s’agit d’affronter les démons du passé pour enfin aller de l’avant.


UN FILM D’HORREUR FAMILIAL ?


Le film s’ouvre sur un flashback autour de la naissance de Judy. Une séquence d’accouchement tendue et oppressante, très efficace, qui rassure le spectateur sur la direction prise.


Les jeunes époux Warren
Les jeunes époux Warren

Ce que réussit Conjuring 4, c’est avant tout son aspect familial. De nombreuses scènes sont consacrées aux époux Warren et à leur fille. La complicité entre Patrick Wilson et Vera Farmiga, que nous suivons depuis 2013, est palpable. Et peut-être était-ce finalement le meilleur choix pour clore la saga.


Le côté horrifique reste présent par quelques sursauts bien placés mais souvent mal amenés. Les Smurl, famille centrale de ce récit, restent très secondaires comparés aux victimes des opus précédents. Pourtant, dans la réalité, leur histoire avait été l’une des affaires les plus médiatisées de l’époque. Un choix étonnant, tant il y avait matière à creuser davantage.


UN RETOUR AUX SOURCES ?


Peu à peu, l’ADN du premier Conjuring refait surface. Des échos au commencement, des apparitions qui réveillent nos souvenirs : autant de clins d’œil qui apportent une certaine nostalgie.

Cela ne suffit pas à en faire un chef-d’œuvre, mais l’exécution demeure correcte, et la conclusion se révèle plus touchante qu’attendue.


CONCLUSION


La franchise Conjuring n’aura jamais tenu toutes ses promesses. Partie sous l’égide d’un James Wan inspiré, elle s’est progressivement essoufflée, étouffée par des dérivés sans âme et par une relève incapable de retrouver l’équilibre entre épouvante et atmosphère.


Pourtant, ce quatrième opus surprend par sa volonté de recentrer l’histoire sur la famille Warren. Plus intime, presque testamentaire, il offre un adieu doux-amer, moins terrifiant que prévu mais empreint d’une sincérité qui honore ses personnages.


En définitive, Conjuring se termine non pas comme la saga d’horreur la plus terrifiante de son époque, mais comme une chronique familiale surnaturelle, imparfaite mais émouvante. Une fin qui, à défaut de faire frissonner, réussit au moins à émouvoir.


Le film est actuellement disponible en salles


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