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FIFIB JOUR 1 : LE RETOUR DE MEKTOUB MY LOVE AVEC CANTO DUE

  • Tom Belarbi
  • 8 oct.
  • 3 min de lecture
Le film d'Abdellatif Kechiche en ouverture du FIFIB 2025

Shain Boumedine et Jessica Pennington sont les vedettes de cette suite très attendue


ET SI ON FAISAIT DE LA LUMIERE SUR LE FIFIB ?


Le FIFIB, ou Festival International du Film Indépendant de Bordeaux est depuis quelques années, loin de l’énième petit festival régional.

Que ce soit dans leurs choix de programmation, leurs invités et surtout, leurs engagements esthétiques et politiques, le FIFIB se veut autant être une terre d’accueil aux jeunes cinéphiles chevronnés, faisant du cinéma avec trois francs six sous, que des cinéastes important dans la création contemporaine.


On retrouvera ainsi dans les invités attendus, Claire Denis, Rebecca Zlotowski, Ugo Bienvenu, Nathan Ambrosioni ou encore Hafsia Herzi, qui avec l’arrivée de leurs longs-métrages événements, s’adonnent aussi pour certains à des cartes blanches ou rétrospectives, des échanges passionnés avec les spectateurs et même des afters endiablés à la Cour Mably, où la fête bat son plein entre deux projections plein-air.


Nathan Ambrosini réalisateur de les enfans vont bien

Nathan Ambrosini une des têtes de FIFIB 2025


Ce qui fait l’identité du festival, cela reste néanmoins ses projections en compétition ou en contrebande, qui pour l’un, déniche des pépites faisant souvent leur première française, pour l’autre, met en lumière des films courts ou longs, créés dans un système alternatifs, par des cinéastes systématiquement passionnés et passionnants.


Loin de servir de rattrapage aux gros festivals nationaux ou internationaux, le FIFIB se montre aussi versatile que singulier, avec une identité bien à lui et qui a souvent souris aux programmatrices, qui dans les premières éditions, ont programmés et mis en avant des cinéastes aujourd’hui incontournables (et reconnaissants par leur présence quasi systématique) comme les frères Boukherma, Alexis Langlois, Bertrand Mandico, Noémie Merlant (actrice comme cinéaste), Julia Ducournau, Martin Jauvat ou encore le duo Caroline Poggi et Jonathan Vinel.


L'évènement Mektoub My Love


Et si cela ne suffisait pas, c’était sans compter sur l’ouverture du festival, qui a tardé à arriver, mais qui a surpris tout le monde :

Mektoub my love Canto Due, la suite du premier volet, adaptation par Kechiche de La Blessure, la vraie de François Bégaudeau, qui avait complètement emporté la critique (et un peu le public).

8 ans après des déboires indénombrables, souvent liés à la chaotique projection de l’intermède « Intermezzo », on espérait plus voir la suite des aventures d’Amin et ses jeux de marivaudage sous le plein soleil de Sète ; mais nous y voilà !


l'affiche officielle du FIFIB 2025


ALORS VERDICT SUR CANTO DUE ?!


Après 8 ans d’attentes, démesurées pour certains, la suite de Canto Uno se prépare et aura élu sa première projection française ici, au FIFIB.


Ce qui est sûr, c’est que ce second opus (après un intermède semblant définitivement inédit) va prendre de court les aficionados du premier ; quoique. Car il n’y a plus cette atmosphère moite, ces jeux de drague adolescents, ces scènes de boîte de nuit, de plage, de baise, qui sont ici quasiment ou totalement absentes.


Néanmoins, si Canto Due est moins festif, c’est sûrement car passé cette fougue de la jeunesse, Kechiche délaisse la redondance pour une évolution, en témoignant du passage à l’âge adulte de son protagoniste, apprenant à prendre en main ses responsabilités et ses relations.

On éclipse ce qui faisait l’identité de Canto Uno, mais en le laissant au hors-champ, ou en inversant les rôles, en montrant par exemple un personnage en draguer un autre, sans que la caméra suive son point de vue, nous faisant nous rendre compte plus subtilement des relations entre personnages.


L’ensemble reste un brin théorique, Kechiche maîtrise sans contexte l’art du dialogue, qui fuse, qui tient en haleine par sa longueur, son omniprésence (presque plus que chez Nuri Bilge Ceylan) et surtout, son caractère imprévisible, changeant le point de vue sur des personnage dans le même plan par des répétitions, un montage redirigeant l’œil du spectateur, des nuances et contradictions qui rendent le visionnage actif. La structure est toujours aussi radicale, mais autrement, bien que Kechiche peine à synthétiser un récit qui tire en longueur, par instants, de façon un peu artificielle, comme avec les retrouvailles très superflus de certains personnages.


En revanche, le réalisateur donne à voir un point de vue plus mature, déjouant les codes de son cinéma pour leur faire prendre plus d’ampleur, avec une direction d’acteurs phénoménales et un travail de la mise en scène et des caractérisations de personnages plus ouverte, de laquelle se dégage le véritable naturel du projet. C’est grâce à ce boulot monstrueux de direction d’acteurs, que le naturalisme parvient à être aussi esthétiquement prenant, rendant ce Canto Due imprévisible dans son identité, et surtout son développement ; car croyez-moi, pour anticiper la violence de ce dernier quart, il faut le faire, et en rentrant dans la salle, je vous invite fermement à vous accrocher.


Sortie le 3 Décembre 2025


Salim Kechiouche et Jessica Pennington dans Mektoub My Love Canto Due

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