Alpha le film le plus abouti de Julia Ducourneau critique !
- Thibault Jeanroy
- 18 août
- 2 min de lecture

🔥 Après Grave et une Palme d'Or choc... Ducournau revient là où on ne l’attendait pas
Forte de ses deux premiers films qui ont tout renversé sur leur passage (Grave, puis l’iconique et controversé Titane, Palme d'Or surprise il y a quatre ans), Julia Ducournau s’est faite attendre. Très attendue. Et naturellement, la question se posait : cela en valait-il la peine ?
La réponse est claire : oui, et même au-delà de ce qu'on pouvait espérer.
🎬 Alpha, le choc de la douceur
Alpha est une surprise à tous les niveaux. Moins violent, moins frontal, moins dérangeant peut-être — mais c’est sans doute le film le plus émouvant et le plus lumineux de ce que Ducournau a proposé jusqu’ici.
Alpha, c’est d’abord le prénom de l’héroïne, interprétée par Melissa Boros, jeune adolescente qui, sur un coup de tête, se fait tatouer à l’aiguille lors d’un rassemblement étudiant. Un geste anodin, un rite de passage... mais aussi le point de départ d’un mal invisible.
Car un virus mystérieux rôde, et tout contact avec l’inconnu devient potentiellement fatal. Dès lors, la peur s’installe. Mais pas celle à laquelle Ducournau nous avait habitués.
🦠 Quand le danger est partout — et ailleurs
Alpha parle moins de chair que d’émotion, moins d’horreur que de lien social. C’est un film qui rebondit sur les angoisses pandémiques récentes, mais sans jamais les traiter frontalement. Le virus est un prétexte — le vrai sujet, c’est la fragilité du lien humain.
Ducournau abandonne (sans le renier) son goût pour la provocation viscérale, pour livrer une œuvre plus introspective, humaine, mais toujours aussi troublante. Là où Grave et Titane s’articulaient autour de figures marginales, souvent isolées, Alpha déploie un regard collectif, presque solidaire.
💞 Un film sur l’entraide… sans contact
Dans ce monde où le toucher est devenu tabou, chacun tente pourtant de rester proche, d’aider, de faire lien autrement. C’est un film sur l’invention de nouvelles formes d’intimité, sur la nécessité de se réinventer pour continuer à aimer.
On pense parfois à du Cronenberg adouci, à du Lanthimos moins cynique, ou même à du Agnès Varda futuriste, tant l’humanité du film déborde à chaque plan.
Et si Alpha n’a pas les outrances de Titane ou les rituels cannibales de Grave, c’est peut-être pour mieux nous désarmer : la peur est ici diffuse, et le choc émotionnel n’en est que plus fort.
En conclusion
Avec Alpha, Julia Ducournau rabat les cartes. Elle montre qu’elle n’est pas qu’une réalisatrice de l’extrême, mais aussi une grande conteuse d’émotions, capable de créer la tension sans le sang, l’angoisse sans les cris.
Un film de transition, peut-être, mais surtout un film de maturité.
Et si c’était là, son vrai chef-d’œuvre ?
Sortie en salles le 20 Aout
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