Noémie Merlant dans Emmanuelle
Après l'Événement qui avait fait parler de lui en 2021 (Lion d'Or à la Mostra de Venise, César du Meilleur Espoir Féminin pour Anamaria Vartolomei), c'est à Emmanuelle le nouveau film d'Audrey Diwan d'attirer l'attention. Pour son caractère érotique, dans un premier temps, les premières images sulfureuses laissent deviner un film sexuellement explicite.
C'est Noémie Merlant et Nami Watts qui figurent en têtes d'affiche, et leur duo fait déjà rêver.
Emmanuelle est adaptée du personnage littéraire et de son univers et s'ajoute à la saga de films déjà existants.
ENTRE SENSUALITÉ ET ESTHÉTIQUE
Ce qui frappe, c'est sa beauté, Emmanuelle est splendide à l'image de son interprète. Noémie Merlant donne vie et corps à cette figure féminine égarée dans cet immense hôtel de Hong Kong, où elle s'interroge sur les agissements de certains clients qui laissent planer une certaine part de mystère.
Emmanuelle, c'est surtout un film qui se concentre sur la femme, sur son corps, sur son désir, sur les désirs et les plaisirs de chaque femme. C'est sulfureux et sensuel, Audrey Diwan semble tirer ses influences parmi les films les plus "hot" de Paul Verhoeven et Adrien Lyne, aussi et surtout connus pour la manière dont ils mettent en scène l'érotisme et le sexe dans leurs films.
De belles influences…Pour un scénario fragile…
On est donc assez proche d'un Basic instinct ou de Elle (le premier film en français de Verhoeven) sur la manière dont on ressens l'attirance physique entre Emmanuelle et ses partenaires. Pour ce qui est du scénario co-écrit avec Rebecca Zlotowski, l'influence serait plus vers Sofia Coppola, on aurait Presque l'impression de voir l'ombre Lost In Translation dans chaque plan.
Cependant, si les influences sont riches et visibles, c'est la profondeur du scénario qui laisse à désirer.
L'histoire de cette femme errante dans les recoins de l'hôtel à attendre d'être désirée manque d'épaisseur, on fait très vite le tour ! Est-ce un film vide ? Vide de sens ? Non, c'est un long-métrage qui a beaucoup à dire sur la femme, la sensualité et l'érotisme, mais cela reste insuffisant pour que cela place Audrey Diwan parmi les autrices les plus intéressantes du moment.
C'est beau…Mais -est-ce pertinent ?
Elle qui traitait justement d'un sujet aussi brûlant que l'avortement dans son précédent film, ici c'est plutôt décevant de la retrouver avec un thème aussi vague que "les plaisirs charnels de la femme".
Est-ce insuffisamment comme traitement ? Oui, on le craint, c'est une proposition stimulante et bien en valeur, mais qui manque cruellement de profondeur et nous contente simplement avec la beauté de son ensemble. Oui, le sexe n'avait pas été aussi joliment mis en scène depuis quelques années, au mépris d'un scénario mal affiné où peu élaboré au choix .
Emmanuelle est frontale dans sa mise en scène et ses dialogues, Audrey Diwan propose un film maîtrisé mais superficiel qui veut côtoyer les plus grands sans malheureusement les égaler. D'un point de vue narratif, parlons bien, formellement c'est acquis. Mais l'évènement qu'on retrouvais autour de son précédent film n'ai pas vraiment réitéré ici. Un film d'auteur très intime et influencé avec une nuance de personnalité .
La saga Emmanuelle (tout de même composé d'une trentaine de films et téléfilms) retrouve tout de même de sa superbe .
Le film est disponible au cinéma depuis Mercredi
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