L'homme qui rétrécit-Critique ! Un petit bijou à voir de très près
- Thibault Jeanroy

- 20 oct.
- 3 min de lecture

Jean Dujardin - miniaturisé, mais toujours grandiose dans son interprétation de l’homme qui rétrécit
Près de 20 ans après 99 F, le tandem Jan Kounen et Jean Dujardin fait son grand retour avec un film qui ne passe pas inaperçu. À mi-chemin entre fantastique, science-fiction et thriller, L’homme qui rétrécit constitue une épopée fascinante portée par un Jean Dujardin grandiose.
UN PETIT BIJOU ESTHÉTIQUE RÉALISÉ PAR UN JAN KOUNEN AU SOMMET DE SON ART
Dès la séquence d’ouverture, Jan Kounen nous met en condition. Une mer mouvementée s’étend à perte de vue. Pris entre le tumulte des vagues, le personnage semble déjà chercher notre regard. La beauté de la colorimétrie et de la musique composée par Alexandre Desplat en font immédiatement un film séduisant.
Tout au long du film, Jan Kounen vient orchestrer sous nos yeux ébahis tout un petit monde où rien n’est laissé au hasard. La petite taille du personnage vient bouleverser notre perception du monde qui l’entoure. Elle donne lieu à des séquences très séduisantes telles que celle dans la maison de la poupée ou les affrontements opposant le protagoniste à une araignée de plus en plus effrayante.
Cela est d’ailleurs servi par des effets spéciaux finalement plutôt réalistes. Derrière ses influences fantastiques, L’Homme qui rétrécit est un film crédible. Il est également appréciable d’observer que la réinvention de l’ouvrage de Richard Matheson et du film qu’avait pu réaliser Jack Arnold est pleinement assumée. En effet, le réalisateur nous maintient en haleine du début à la fin, de par son talent à créer du suspense et à convoquer nos peurs, allant de l’arachnophobie à la mégalophobie.
Qu’il s’agisse de ses plans larges ou de ses vues en plongée, Jan Kounen semble prendre un réel plaisir à reprendre en main la caméra. Il y a en effet un mélange de maturité et d’une certaine folie juvénile dans cette œuvre qui s’impose décidément comme un grand film. Il est très agréable de voir le sens du détail d’un réalisateur passionné qui ne se montre ni minimaliste, ni superficiel. Les décors et les accessoires sont absolument fascinants et L’Homme qui rétrécit s’impose ainsi comme un petit bijou profondément immersif.

Entre force et vulnérabilité, Jean Dujardin interprète là un personnage profondément humain
JEAN DUJARDIN, GRANDIOSE DANS SON INTERPRÉTATION DE
L’HOMME QUI RÉTRÉCIT
Il était tout simplement impossible pour nous de terminer cette critique sans déclarer notre flamme au grand monsieur qu’est Jean Dujardin. Une fois de plus, l’acteur se montre d’une justesse et d’une grâce séduisantes. Le film ayant essentiellement été tourné en studio pour des raisons tout à fait compréhensibles, l’immersion des acteurs dans l’œuvre écrite par Richard Matheson a donc sans doute pu être plus compliquée. Jean Dujardin arrive pourtant encore une fois à effectuer un travail sur son corps certes nécessaire, mais surtout bluffant.
En effet, L’Homme qui rétrécit s’imposait directement comme un rôle particulièrement physique, mais il semble qu’une fois de plus, Jean Dujardin se soit consacré corps et âme au projet.
Nous avions déjà été marqués par ses changements de postures métamorphes pour Les Infidèles qu’il avait d’ailleurs coréalisé, et son interprétation de l’homme qui rétrécit ne nous a pas déçus.
Si le protagoniste nous est immédiatement sympathique, c’est également par la simplicité qui se dégage du jeu de Jean Dujardin. Le personnage est tantôt vulnérable, tantôt d’une persévérance à toute épreuve ; en bref, il s’agit d’un personnage bouleversant et profondément humain.
Signé Gaspard Flory
Le film est actuellement disponible en salles
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