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La Reine Margot-Critique d'une grande oeuvre théâtrale

  • Photo du rédacteur: jacquotnoah100
    jacquotnoah100
  • 7 oct.
  • 2 min de lecture
isabelle adjani dans la Reine Margot

La Reine Margot, adaptation du roman homonyme d’Alexandre Dumas, ressort en salles cette semaine et s’offre une nouvelle version magnifiquement restaurée. En 30 ans, l’ambitieux projet de Patrice Chéreau sorti en 1994 a pris une place importante dans le patrimoine cinématographique français. Le récit raconte librement le mariage entre la catholique Marguerite de France (Reine Margot) et le protestant Henri de Navarre (futur Henri IV), et le massacre de la Saint-Barthélemy qui a suivi.


Une grande œuvre théâtrale


Par tous ses aspects, il y a dans “La Reine Margot” une aspiration à un cinéma prestigieux. À la manière de « Ran » d’Akira Kurosawa, le film de Patrice Chéreau aborde des thématiques familiales tragiques, dans un angle théâtral assumé, le tout ancré dans une époque bien marquée. Peut-être qu’une comparaison avec Kurosawa paraît osée, mais il y a chez Chéreau une manière de faire dialoguer et jouer ses acteurs qui s’inscrit dans le style du réalisateur japonais. Les faits historiques racontés, tragiques dans bien des formes, sont alors le moyen parfait pour le metteur en scène français d’allier le cinéma au théâtre, sa passion première. Bien que plutôt réussi, cet exercice périlleux du “grand film” conduit celui-ci à tirer trop en longueur, à vouloir trop en faire quand 20 minutes en moins auraient été les bienvenues.


Détruire le “beau”


Patrice Chéreau le dit lui-même : “On peut ne pas aimer " La Reine Margot”, mais il y a un cinéaste dans ce film, il y a de vrais, de longs moments de cinéma, je le sais”. L’humilité modérée de ce dernier n’a pas tort : ces “moments” sont en effet nombreux dans le long-métrage. La beauté se retrouve notamment dans la photographie qui se complète d’un art du cadrage assez poussé. La caméra filme des décors qui fourmillent de détails, de costumes sublimes, et se place souvent loin des sujets. Chéreau nous situe comme en spectateur d’une peinture sublime qu’il va s’amuser à salir pour mieux faire apparaître le tragique. Les cadres se resserrent, le sang jaillit, le “beau” se perd ainsi dans une royauté perverse où l’honneur ne rime qu’avec le pouvoir et la famille avec la trahison.


Conclusion


La Reine Margot ne réinvente peut-être pas le cinéma mais fait l’effet d’une tentative osée, d’un film qui illustre avec emphase et utilise ses personnages pour mieux en déconstruire les figures qu’ils incarnent. Remarquable proposition dans un genre bien essoré, un pari risqué qu’il faut s’empresser de découvrir (ou redécouvrir) en salles.


Voir la bande-annonce



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