Maika Monroe dans "Longlegs"
Les lumières se sont rallumées, enfin à ce moment-là, nous avons pu reprendre notre souffle.
On ne s'attendait pas vraiment à ce que ce Longlegs soit un moment de cinéma aussi éprouvant.
Sans forcément employer les mots forts, voilà une sacrée surprise .
Le cinéma de genre s'est montré généreux depuis le début de l'année pour essayer de nous remuer un maximum(When Evil Lurks, The Strangers, et Maxxine prochainement). Cependant, c'est bien celui-là qui ressort vraiment du lot. Et c'est une fois de plus à maison Neon Productions que nous devons cela .
ON N'AVAIT PAS EU SI PEUR DEPUIS…
Ce mix entre Zodiac et Le Silence Des Agneaux dans une version encore plus glauque, signée Oz Perkins (fils de d'Anthony Perkins absolument) est en capacité d'installer une atmosphère qui nous donne des sueurs froides à peine le film démarré.
Une petite maison isolée dans un champ enneigé, une petite fille en sort, elle aperçoit une voiture familière devant la propriété, sur le plan suivant un homme à la voix très singulière qu'on ne perçoit qu'à moitié apparaît subitement à l'écran.
Distiller les uns après les autres dans un cadre resserré, ces éléments forment un ensemble inquiétant. Et c'est de cette manière que l'angoisse sera permise, chaque plan nous donne l'impression que l'héroïne est épiée. Chaque plan nous fait redouter le suivant, il y a assez de malice à la réalisation pour nous donner l'impression que nous sommes les yeux du tueur. La mise en scène isole chaque personnage, chaque décor et fait planer un silence insoutenable qui laisse redouter une présence malveillante.
NICOLAS CAGE :TERRIFIANT ET HABITÉE
C'est un film autant glauque dans sa trame que sadique dans la manière de nous faire ressentir l'histoire. Perkins ne joue pas aux prétentieux, sa réalisation est pensée pour nous faire craindre le fil des évènements et notamment le moment où le tueur Longlegs apparaitra à l'écran.
Quand à Nicolas Cage, il s'agit là de sa performance la plus habitée et méconnaissable.
Le cinéma n'avais plus vu d'antagoniste aussi terrifiant depuis Heath Legder en Joker .
De sa première apparition dans l'ouverture à la dernière face à Maika Monroe
(révélée dans l'excellent It Follow), Cage fait un tueur aussi légitime qu'un Hannibal Lecter .
Un polar fascinant comme sordide, qui sonne pour nous comme le thriller d'épouvante le plus efficace depuis très longtemps. Peu de films de genre ont atteint ce niveau ces dernières années, à part les films Ari Aster ( Hérédité, Midsommar ), Severin Fiala et Veronica Franz (The Lodge, Goodnight Mommy) et Jordan Peele(Get Out, Us) sur des scénarios plus différents. Oz Perkins s'inscrit donc dans la lignée des metteurs en scène du cinéma à suivre avec grande intention .
Longlegs a l'audace dans la pellicule et la plus glauque des histoires pour épouvanter son public .
Certains accusent l'idiotie du réalisateur de vouloir jouer au plus grand, et d'une mauvaise manière, nous ont applaudi l'inventivité derrière certains plans et l'audace de s'aventurer dans un registre un peu éteint et assez complexe. Longlegs restera dans quelques mémoires, c'est certain.
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