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Nino-Dire aux gens qu'on aime qu'on va mourir !

  • Photo du rédacteur: Thibault Jeanroy
    Thibault Jeanroy
  • 4 oct.
  • 3 min de lecture
Pauline Loques réalisatrice de Nino


ET SI LE PLUS DUR...


...Était de dire aux gens qu’on aime qu’on a des chances de mourir ?

C’est sans doute grossier de résumer ainsi le film, mais c’est bien le sujet.

Nous suivons donc Nino, jeune Parisien qui apprend être atteint d’un cancer de la gorge le jour de son anniversaire.


Tout l’enjeu pour lui va être de gérer sa maladie et de demander à un proche de l’accompagner pour démarrer le processus de guérison.

Mais comment faire face à cette réalité ? Comment être capable de recevoir la réaction des autres ? Nino pose ces deux questions et y répond avec un mélange précis de subtilité, de tendresse et de retenue sans jamais aller dans le mélodrame, c’est même tout le contraire !


COMMENT PARLER DU MAL SANS L’ÉVOQUER


Là où on ne l’attendait pas, c’est là que Nino nous touche, quand ce dernier recroise par hasard une amie de lycée par exemple, à qui il dit sans réfléchir qu’il attend un enfant pour meubler leurs retrouvailles parce qu’elle-même est mère au foyer.


Nino tend plus à faire rire qu’à nous faire pleurer, parce qu’après tout la vraie bataille n’est pas de combattre la maladie, mais la tristesse, et Pauline Loquès dirige plus son long-métrage dans une direction douce-amère que dans celle qui aurait été la plus logique mais pas forcément la plus intelligente et la plus souhaitée : le drame.

Par ailleurs, le film se déroule sur une période de trois jours, et pendant ces trois jours nous allons assister à l’égarement d’un homme malade, accidentellement délogé de son domicile et qui doit socialement faire face à sa condition.


ENTRE SOLITUDE ET TENDRESSE


Là où le film trouve son chemin, c’est finalement auprès des âmes solitaires. Nino trouve refuge chez ceux qui souffrent aussi d’abandon et de solitude, et c’est ce que Pauline Loquès raconte de plus intéressant, parce qu’il n’y a pas de pire lutte que la solitude ou l’incompréhension sociale. Et bien que notre personnage principal soit en apparence très bien accompagné, il finit par se confier quand revient le silence et qu’il trouve chez l’autre la force de faire face.


À ce propos, on rencontre des personnages tous très touchants. Outre notre protagoniste (sublime révélation Théodore Pellerin), on retrouve aussi le visage amical de William Legbil qui interprète un des amis de Nino. Une présence touchante et morale, puisque ce dernier déclame quelques répliques qui font autant sens que mouche, rappelant que la maladie fait de toute façon partie de la vie et des nombreux combats à mener.


LE FILM "HUMAIN" DE L’ANNÉE


Oui, Nino est doté d’une grande humanité. C’est aussi un premier film habile, extrêmement juste, qui aborde les choses sans tabou pour justement tourner cela en une chose actuelle contre laquelle il faut faire face comme toutes les autres choses terribles de la vie et de la société. Et justement, le film parle aussi de la vie qui tourne autour de nous et de notre impuissance face à toutes ces choses qu’on ne soupçonne guère.


Et si Nino était le film dont nous avions besoin sans le savoir ? Celui qui nous rappelait d’être humains et de prendre soin de ceux qu’on aime.

Car c’est ainsi que l’on ressent les choses.

Dans l’échange qui ouvre le long-métrage, Nino demande au médecin qui vient de faire basculer sa vie :« Quelles sont mes chances de mourir ? »

Ce à quoi elle répond :« On va plutôt parler de vos chances de survie. »

Est-il nécessaire d’épiloguer plus que cela ?


Le film est actuellement en salles et rencontre un joli succès.


Voir la bande-annonce



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