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Nouvelle Vague- Quand Linklater se complait dans l'impertinence

  • Photo du rédacteur: jacquotnoah100
    jacquotnoah100
  • 15 oct.
  • 2 min de lecture
Zoey Deutch dans Nouvelle Vague de Richard Linklater, elle incarne Jean Seberg

Zoey Deutch dans Nouvelle Vague de Richard Linklater, elle incarne Jean Seberg


Un an après Hitman, sorti sur Canal+ en septembre 2024 en France, le très prolifique Richard Linklater dévoile Nouvelle Vague, son nouveau film déjà présenté en mai sur la Croisette. Le projet nous propose de suivre Jean-Luc Godard, emblème du cinéma français, sur le tournage de son premier film À bout de souffle (1960).


Ambitions mensongères


Avant tout, il est bon de rappeler que le film prend une forme fictionnelle. En effet, bien que Richard Linklater écrive son récit à partir d’archives bien réelles et cultive même une forme de mimétisme, son œuvre reste tout de même très éloignée du documentaire.


Cependant, par son titre, le long-métrage semble vouloir nous raconter le courant qui a été, que l’on aime ou non, une véritable révolution pour le cinéma. Un courant cinématographique qui, déjà auparavant, a été très commenté, analysé et qui a fait l'objet de nombreux débats.

Alors pourquoi prétendre pouvoir raconter tout ceci quand le film que l’on a sous les yeux n’est ni plus ni moins qu’un making-of du tournage

d' À bout de souffle ? Ce qui nous a été promis comme mis en scène “à la manière de Godard” n’a de godardien qu’un noir et blanc que ce dernier aurait qualifié de scolaire.

Alors oui, Richard Linklater semble admirer ce qu’il raconte et les figures qu’il met en scène, mais n’a jamais vraiment de point de vue intéressant à adopter.


Boucle infernale


Il est presque ironique qu’un film qui raconte la création À bout de souffle soit lui-même à court d’idées dès ses 20 premières minutes. Le petit manège que s’amuse à créer Linklater est certes plutôt amusant mais s’essouffle très vite, notamment par les dynamiques inchangées entre les protagonistes.


Le personnage de Godard est noyé par une caricature indigeste, bondée de citations incessantes et de dialogues fébrilement écrits. Aussi, il est difficile de ne pas y voir le fantasme d’un fan plus qu’une véritable proposition documentée.

Les limites imposées par le point de vue ressortent très vite dans l’écriture et donnent au tout le goût amer de la répétition. L’impression même que la substance du film n’apporte rien à un spectateur venu s’informer, et pas grand-chose à celui venu se divertir. Heureusement, tout n’est pas à jeter. Il y a dans Nouvelle Vague une qualité certaine de casting : Guillaume Marbeck (Godard), Zoey Deutch (Seberg) et Aubry Dullin (Belmondo) sont tous trois remarquables et réussissent l’exercice difficile d’intégrer une énergie qui leur est propre au mimétisme avec lequel ils incarnent. Ces jolies performances donnent lieu à quelques scènes attachantes qui sauvent le film d’un ratage total.


Conclusion


Nouvelle Vague reste un divertissement parfois agréable mais qui n’arrive jamais à la hauteur de ses propres attentes, se contentant d’être une boucle de comédie sans grande personnalité ni réelle proposition.


Le film est actuellement disponible en salles


Voir la bande-annonce



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