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Sirat-Critique ! Une odyssée techno-apocalyptique inégale mais inoubliable

  • Photo du rédacteur: jacquotnoah100
    jacquotnoah100
  • 13 sept.
  • 2 min de lecture
Le film qui a éléctrisé la croisette en Mai dernier, Sirat de Oliver Laxe
Sirât de d'Oliver Axe le choc cannois de l'année

Une rave, des enceintes monumentales, un désert sans fin et un soleil brûlant. Au milieu des danseurs et des caissons presque déifiés : un père à la recherche de sa fille, accompagné de son fils. Voilà le postulat de départ de Sirat, le nouveau film d’Oliver Laxe, présenté en mai dernier au Festival de Cannes, d’où il est reparti auréolé du prestigieux Prix du Jury. Le cinéaste franco-espagnol, déjà familier de la Croisette, avait marqué les esprits avec Viendra le feu en 2019.


L’ENTRAIDE FACE A L'APOCALYPSE


Parmi les nombreux genres que l’on pourrait attribuer au long-métrage, celui du film apocalyptique semble le plus juste. Ancré dans un contexte de crise mondiale, écologique autant que politique, les protagonistes apparaissent presque comme des révolutionnaires, des survivants dans un monde autoritaire vidé de son humanité.


La rencontre des deux personnages principaux avec les ravers, qui formeront bientôt une communauté, incarne la cohabitation de deux univers. C’est là que se situe tout l’espoir – ou tout le désespoir – du film : pour Oliver Laxe, il est urgent de faire communauté, de s’accepter et de se regrouper. Le polyglottisme du récit, reflet des origines du réalisateur, en est l’une des multiples facettes.


La sortie française, prévue le 10 septembre, résonne avec une actualité brûlante : celle d’un peuple contraint de se rassembler face à une autorité grandissante. Sirat devient alors un miroir glaçant d’un monde bien réel. Cet aspect politique et universel demeure sans doute l’une des dimensions les plus fortes du film.


UN PARTI PRIS RISQUE


Mais là où le bât blesse, c’est dans la deuxième partie. Un événement tragique vient fracturer le récit en deux segments distincts. À vrai dire, le film s’annule presque lui-même, perdant une partie du sens construit dans les relations et l’évolution des personnages.


Ce choix scénaristique, volontairement destructeur, gâche une première moitié impeccable et brouille les thématiques du film. La dureté était déjà contenue dans le décor, dans le contexte apocalyptique, dans la quête des protagonistes : fallait-il en rajouter ? Si cette seconde partie reste magnifiquement réalisée, elle sonne faux, trop démonstrative, et perd beaucoup de sa force émotionnelle.


TECHNO CATHARTIQUE


Reste que la mise en scène, elle, ne faiblit jamais. Laxe érige la musique techno en outil spirituel, en moyen d’évasion quasi cathartique. La BO de Kangding Ray devient un personnage à part entière, faisant résonner le désert et vibrer les corps.


Les séquences de danse, sublimées par la pellicule 16 mm, comptent parmi les plus belles propositions visuelles de l’année. Minimaliste, la caméra d’Oliver Laxe laisse parler le décor et les distances, joue des hauteurs, conférant autant de puissance à une montagne de caissons qu’à une colline désertique.


UN TOUT INEGAL MAIS MARQUANT


Sirat n’est pas un film moyen. Certaines de ses propositions sont d’une singularité et d’une puissance rares. Si la deuxième partie se montre moins convaincante, le film n’en demeure pas moins l’une des œuvres les plus marquantes de 2025, une expérience qui continue de grandir bien après le générique de fin.



Articlé signé par Noah Jacquot


Le film est en salles depuis le 10 septembre !


Voir la bande-annonce




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