James McAvoy et Aisling Franscioni dans Speak No Evil
Déjà un remake ? Où encore un remake ? Après Invisible Man, et Halloween, c'est une des choses qu'on peut se dire quand on constate le peu de temps écoulé entre la sortie du film d'origine dano-néerlandais et celui-là. Seulement deux ans !
Il faut croire que le scénario a très vite convaincu Jason Blum, le patron de Blumhouse, et c'est compréhensible .
Morten Burian et Fedja Van Huêt dans le film de 2022
Le film de Christian Tafdrup est effectivement très bon dans sa globalité, malgré des éléments un peu trop subtils qui empêchent la fin d'être totalement réussite et quelques décisions pas très cohérentes, à l'arrivée c'est un polar qui fonctionne très bien grâce à un malaise constant et à une mise en scène réfléchie (on l'admet pas grand chose d'intéressant à ce niveau là dans le remake).
On avait toutefois quelques réserves sur ce que ce remake pourrait apporter où non .
La pâle copie était à craindre, mais pour notre plus grande surprise, ce n'est pas le cas!
Pas complétement .
UN REMAKE QUI RATTRAPE LES ERREURS ?
Si effectivement les prémices et le fond de l'histoire original sont repris (pratiquement copiés), le scénario arrive petit à petit à se démarquer en rajoutant quelques scènes ici et là qui font tout de suite la différence. Le twist est amené de manière plus explicite et terrifiante, ce qui permet d'arriver au climax dans une atmosphère très tangible et de craindre le pire pour nos protagonistes .
La subtilité était plus ou moins ce qui faisait défaut à l'original, ici l'explicité permet au film de James Watckins de virer dans un quasi huit clos palpitant et imprévisible.
Bien plus de tension, de suspense, de scènes avec les enfants. Ces derniers sont après tout les grandes victimes de l'histoire, au sens propre comme figuré, et l'original ne se concentrait que très peu sur eux.
C'est vraiment ce qui fait la différence, les pauvres malheureux ont plus de présence, et leur rôle est bien plus important. C'est sans doute la plus grosse qualité des deux films.
Disons plus clairement que Watckins garde les atouts principaux de l'original, écourte ou enlève (où modifie) des choses sans intérêts, et sans démystifier son prédécesseur "arrange " l'intrigue pour la rendre plus haletante et moins malaisante, bien que le malaise réside toujours à certains moments
(James McAvoy rend cela possible avec une grande performance ) .
La meilleure partie où malaise et suspense s'assemblent parfaitement, est sans nul doute tout le climax qui captive notre regard jusqu'à la fin . Une fin réussie, plus touchante, plus violente, plus percutante, mais aussi plus cohérente. Elle fera surement des mécontents parmi ceux qui aiment l'œuvre première, mais l'intention est très louable .
Une nouvelle fois le studio Blumhouse persévère dans la réussite. Speak No Evil est un remake remarquable, plein de bonnes intentions ce qui lui permet de sortir du lot sur bien des aspects sans enlever ce qui fait la réussite du film de base. À cela, on souligne un casting choral qui fait un sans faute.
On attend désormais le prochain film de Leigh Whannell, Wolf Man prévu pour l'année prochaine.
Un nouveau remake du film Le Loup Garou de George Waggner sorti en 1941 .
En attendant Speak No Evil est disponible depuis ce Mercredi en salles
Voir la bande annonce
Comments