The Descent-Critique d'un film qui vous plonge dans l'horreur !
- Thibault Jeanroy

 - il y a 6 jours
 - 3 min de lecture
 

Sarah (Shauna Macdonald) dans The Descent sorti en 2005
DE QUOI ÇA PARLE DÉJÀ ?
Sorti en 2005, le film suit le parcours de Sarah (Shauna Macdonald), jeune femme très affectée par la perte tragique de sa fille et de son mari dans un accident de voiture durant le prologue et dont elle est la seule survivante, qui va se lancer avec quelques amies dans l’exploration d’un réseau de grottes en Caroline du Nord, grottes dont elles pensent être les seules occupantes mais qui vont s’avérer infestées de créatures monstrueuses et décidées à les prendre en chasse.
AVANT THE DESCENT IL Y AVAIT ...?
Trois ans avant, Marshall réalisait déjà un premier long-métrage avec Dog Soldiers, où des soldats des forces spéciales britanniques se retrouvaient, lors d’une mission en Écosse, confrontés à des loups-garous.

Dog Soldier de Neil Marshall sorti en 2002
Le réalisateur semble ici reprendre la même formule scénaristique mais en l’inversant ; les six soldats masculins surentraînés et surarmés se heurtant à une menace identifiée, bien que surnaturelle, deviennent alors six civiles féminines sans aucune expérience militaire et seulement équipées d’outils de spéléologie, confrontées à des prédateurs aussi invisibles que l’environnement dans lequel elles évoluent, nous rendant ces personnages de ce fait beaucoup plus appréciables et vulnérables, facilitant également l’identification et l’immersion.
AU CŒUR DE L’ANGOISSE PURE
Car c’est bien dans l’immersion que réside toute la force de The Descent, qui, après une première partie d’exposition à la surface faisant monter pas à pas la tension, nous plonge littéralement avec ses protagonistes lors d’une scène de descente en rappel incertaine au sein de ces galeries souterraines gigantesques et interminables, galeries recréées en studio mais faisant parfaitement illusion.
Le film laisse le temps au public de découvrir ces galeries, aux premiers abords fascinantes, car baignées de la lumière du soleil se reflétant sur ses parois et totalement épargnées par les aspects les plus néfastes de l’activité humaine, mais qui vont, à mesure que l’exploration se poursuit, donner tout son sens au titre : le spectateur assiste en effet, impuissant, à une véritable descente aux enfers pour les personnages, tant physique que psychologique et notamment appuyé par la mise en scène, qui use de plans larges afin d’écraser les protagonistes dans ce décor démesuré et presque irréel, et qui, pour se repérer dans ce dédale, se servent de torches rouge vif, productrices de fumée, déteignant sur l’environnement et accentuant cette atmosphère étouffante et infernale.
LA CONSTRUCTION D’UNE HÉROÏNE REMARQUABLE
Le second aspect marquant du métrage, selon moi, est sa protagoniste, Sarah, brièvement évoquée plus tôt : en effet, celle-ci débute le film brisée par le traumatisme qu’elle a vécu tout en affichant une joie et une tranquillité d’apparence en présence de ses amies et de son entourage ; mais c’est poussée dans ses derniers retranchements, après avoir en vain tenté de fuir et de se cacher, que Sarah va se transformer et en quelque sorte renaître, lors d’une scène où on la voit sortir d’une fosse remplie d’un liquide rougeâtre, évoquant selon moi une seconde naissance, et qui va embrasser sa nature violente et affronter ses démons, personnifiés ici par les habitants des profondeurs.

scène mémorable de Sarah (Shauna Macdonald) qui amorce la fin du long-métrage
RÉALISATEUR DISCUTABLE, MAIS PAS POUR CELUI-CI !
Ces derniers finissent d’ailleurs par se soumettre face à Sarah au terme d’un affrontement final d’une grande brutalité, achevant sa transformation et son affirmation face au monde.
Bien que le film reste incertain quant au sort réservé à sa protagoniste principale, celle-ci a vaincu son deuil et n’est plus la même qu’au début du récit.
En conclusion, en dépit de ce que l’on peut penser de la carrière et des films suivants de Neil Marshall, allant du bon au moins bon, voire au médiocre pour les plus récents, celui-ci a su, avec The Descent, créer une véritable atmosphère pesante et horrifique, portée par une mise en scène brillante ainsi qu’une écriture juste et des comédiennes excellentes, ingrédients que l’on ne retrouve pas dans tous les films du genre et qui permettent à The Descent, encore aujourd’hui, de se démarquer.
Signé Albert SanMartin
Le film est disponible en VOD
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