Josh Hartnett est un tueur en série dans "Trap"
Le Silence des Agneaux à un concert de Taylor Swift, c'est de cette manière que M. Night Shyamalan à vendu son film, une référence qui n'est pas des moindres, le problème étant que ces dernières années l'auteur des reconnus Sixième Sens et Signs, nous as beaucoup déçu . Glass était un climax inégal à son diptyque sur les êtres surnaturels ( Incassable et Split ) , Old qui partait avec un idée très alléchante se révélait victime d'une exécution ratée, et enfin Knock At The Cabin était au moins remarquable dans son écriture sans pour autant rentrer dans les plus grandes réussites du réalisateur .
LA VÉRITABLE RENAISSANCE DE L'INGÉNIEUX SHYAMALAN
Quand à Trap, c'est enfin un film qu'on a envie d'applaudir à la fin de la projection.
Shyamalan s'est montré inventif, et malin avec ce huit clos, pourtant pendant une bonne heure, si ce n'est plus, les facilités sont nombreuses. Plus de doutes, que d'angoisses, c'est répétitif, et tout ne semble mener qu'à une conclusion toute faite.
Mais on est chez Shyamalan, et même si quelques erreurs de parcours ont entaché sa filmographie, il a toujours su conjuguer intelligence et surprises.
Un coup de théâtre à la Split ? Pas exactement, le but de toute manière n'est pas de faire de la redite, mais le tournant pris par le script en seconde partie, témoigne de l'ingéniosité de l'auteur, et de son indéniable talent pour jouer des cartes que personne n'avait vu venir.
QUAND LE SUJET DE LA DOUBLE PERSONNALITÉ REVIENT
Mais puisqu'on évoque Split, on retrouve ici quelques similitudes. Le double jeu de Cooper, qui est à la fois un père désireux de faire plaisir à sa fille en l'accompagnant au concert de ses rêves, et en parallèle, un effrayant tueur en série qui tient à sa merci une victime à laquelle il peut ôter la vie d'un instant à l'autre. Tout cela renvoie bien sûr au personnage de Kevin Wendell Crumb interprété par James McAvoy dans l'un des derniers grands films de M. Night Shyamalan.
James McAvoy dans "Split "
Bien entendu, le réalisateur se projette aussi en tant que père sur le personnage de Cooper, le lien familial est une chose qu'il aborde dans pratiquement tous ses films. C'est même le cœur de Knock At The Cabin, et c'est une intrigue sous-jacente mais cruciale de Split et Glass, et n'oublions pas le lien qui se tisse de père fils entre le personnage de Bruce Willis et celui de Haley Joel Osment dans Sixième Sens .
UNE EXPÉRIENCE MAGISTRALE
Trap contient tous les codes rudimentaires du cinéma de Shyamalan. De ses fameux codes couleurs devenus identifiables (le rouge, le bleu et régulièrement le jaune), à ses thématiques primaires ( les êtres hors normes, les doubles personnalités, le mystère ). Et pourtant c'est aussi un thriller qui ne s'associe à aucun autre de ses films. Normalement plus habitué aux huit clos ou thrillers plus isolés où concentrés sur un seul lieu, Trap est sans aucun doute le film le plus peuplé de Shyamalan.
Un gigantesque piège très appréciable, truffé d'astuces et de péripéties qui accentuent la tension autour de notre antagoniste.
Cette série de "facilités" comme certains les appelleront, n'est qu'une mascarade qui permet à Shyamalan de masquer toute la seconde partie, dans laquelle il joue une carte non suspectée qui renverse tout le film et bouleverse les codes de son propre cinéma. Si on doutait encore qu'il ne sache exploiter une fois de plus tout le potentiel de son nouveau scénario, toute peur s'effondre à ce moment-là. C'est inattendu, et inespéré.
Trap est donc l'expérience qui nous renvoie aux meilleurs travaux de M. Night Shyamalan, un concept fort et rafraîchissant qui nous manipule ouvertement pour mieux nous retourner sans qu'on soit préparé. Le plus grand piège du maestro depuis quelques années. Certains qualifieront l'œuvre de piège raté, pour nous ce sera une expérience bien exécutée.
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